Des partisans patients
Le Canadien a amorcé la nouvelle année comme il avait terminé 2017. Par une autre défaite. Une cinquième consécutive. Ses joueurs ont éprouvé encore un mal fou à générer de l’attaque. Ils ont inscrit leur seul but de la soirée en supériorité numérique. Ils en totalisent un maigre total de quatre depuis le début de leur série noire. La routine quoi !
Mais il n’y a pas eu d’esclandres. La soirée s’est déroulée dans l’ordre. La foule s’est montrée d’une docilité désarmante.
On n’a pas vu de spectateurs avec des sacs sur la tête. Certains ont manifesté leur mécontentement au son de la sirène annonçant la fin du match, mais on avait déjà entendu bien pire.
Il y avait des sièges inoccupés, mais pas autant qu’on aurait pu s’y attendre. Il y avait beaucoup de jeunes. Probablement plusieurs billets de faveur obtenus pendant les Fêtes, mais quand même. Ils étaient là.
POURQUOI SONT-ILS LÀ ?
Quantité de spectateurs portaient fièrement leur chandail rouge vif du CH. Des inconditionnels pour l’éternité, mais c’est ce qui m’a frappé en cette soirée de retrouvailles.
Comment les gens peuvent-ils encore aller en aussi grand nombre au Centre Bell alors que le Canadien est déjà virtuellement éliminé de la course aux séries ?
Nul doute qu’ils sont déçus de la tournure des événements, mais il faut qu’ils aiment encore leur équipe pour aller l’encourager. Leur amour est inconditionnel.
Il y a peut-être une leçon à retirer de ça.
Certains y croient encore et y croiront toujours.
Le match est devenu une formalité quand les Sharks ont repris une avance de deux buts avec une dizaine de secondes à faire au deuxième engagement. Les joueurs du Canadien avaient l’air de robots en troisième période.
ENCORE TROIS MOIS
De mon poste d’observation sur la passerelle de presse, je me disais que les amateurs méritaient tellement mieux que ce qui se passait sous leurs yeux.
Dire qu’on est seulement le 3 janvier et qu’on en a encore pour trois mois de ça.
Demain soir, le Tricolore atteindra la mi-saison en recevant le Lightning de Tampa, premier au classement général devant les nouveaux et impressionnants Golden Knights de Vegas.
Un plan pour que les fantômes de Howie Morenz, de Maurice Richard et de Jean Béliveau remettent euxmêmes un sac sur la tête des statues les immortalisant à l’extérieur du Centre Bell.
Geoff Molson doit espérer que Guy Lafleur, qui a aussi sa statue, ne s’ouvre pas la trappe.
J’aimerais bien être dans la tête de M. Molson pour savoir ce qu’il pense vraiment de ce gâchis monumental. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il prenne des décisions draconiennes prochainement, mais il sera sous la loupe le printemps venu.
Les partisans du Canadien ont beau être fidèles, ils vont réclamer des têtes à commencer par celle de Marc Bergevin.
À ce moment-ci, je vois mal comment M. Molson pourrait lui réitérer sa confiance.