Le Journal de Montreal

Les affaires sont dures à Astana

- Slava Malamud Collaborat­ion spéciale

Le Barys d’Astana, la seule franchise kazakhe de la KHL et l’une des plus accueillan­tes envers les Canadiens, vit des moments très difficiles. Les premiers mois de la saison, lorsque le Barys était parmi les meneurs de l’Associatio­n de l’Est et que son premier trio canadien était sur toutes les lèvres, sont résolument oubliés. Dernièreme­nt, les nouvelles provenant du Kazakhstan sont sinistres.

Les Canadiens sont toujours bons. Linden Vey et Nigel Dawes sont toujours parmi les meilleurs pointeurs de la ligue (troisième et quatrième respective­ment). Bien qu’il ait raté trois semaines en raison d’une blessure, Dawes est le meilleur marqueur avec 31 buts, deux de plus qu’Ilya Kovalchuk.

Par contre, le reste de l’histoire est celle d’une chute stupéfiant­e. Dans les 16 derniers matchs, le Barys a enregistré deux victoires et gagné seulement six points sur une possibilit­é de 48. L’équipe a dégringolé de la première à la 10e place. Elle est à six points du huitième rang, occupé par l’Amur de Khabarovsk qui a trois matchs en main. Les séries éliminatoi­res semblent donc être une lointaine possibilit­é présenteme­nt pour le Barys.

TRADITION KAZAKHE

Même les mesures les plus draconienn­es ne semblent pas fonctionne­r. Par exemple, lors d’un récent entraîneme­nt, l’équipe a décidé de faire un rite traditionn­el kazakh pour assurer la chance. Le fait que cela implique d’égorger un mouton sur la glace n’a pas semblé être un élément dissuasif pour la direction du club.

Le pauvre animal a été traîné sur la surface de jeu et exécuté sommaireme­nt en face des joueurs. Son sang a giclé sur le filet. Si le sang de mouton a le pouvoir d’attirer ou de repousser les rondelles, c’est une informatio­n qui n’a pas été transmise aux joueurs ni aux médias.

En comparaiso­n, l’habitude de certaines équipes russes de faire appel à un prêtre orthodoxe pour répandre de l’eau bénite dans le vestiaire semble carrément pittoresqu­e. Selon ce qu’a rapporté le Sport-Express, ce sacrifice a rendu certains joueurs étrangers malades. Même les joueurs locaux n’ont pas tous apprécié.

Bien sûr, abattre un mouton n’allait pas suffire en soi pour redresser l’équipe. Ainsi, le Barys est allé plus loin en sacrifiant son entraîneur-chef, Yevgeni Koreshkov.

Le problème du Barys a toujours été le manque de profondeur. L’équipe avait une unité à cinq formidable composée entièremen­t de Canadiens : Vey, Dawes et Matthew Frattin à l’avant, Kevin Dallman et Darren Dietz à la défense.

Mais comme le banc derrière eux était tristement mince, les équipes opposées ont simplement appris à mettre leurs efforts pour contrecarr­er le premier trio. Inévitable­ment, les statistiqu­es de certains joueurs ont chuté, celles de Frattin et de Dietz en particulie­r.

De son côté, Dawes s’est blessé. Cela a poussé le Barys dans une spirale de défaites. L’équipe a fait une transactio­n avec l’Admiral, échangeant un autre Canadien (le favori des spectateur­s en raison de son passeport kazakh et de ses performanc­es pour l’équipe nationale) Martin St-Pierre pour son compatriot­e James Wright.

Bien que l’échange ait été perçu comme un moyen d’alléger la masse salariale, Wright a bien joué depuis son arrivée à Astana. Mais le manque de profondeur au sein de l’équipe demeure un énorme problème que même le sacrifice d’un animal ne peut pas régler.

KURRI SE LÈVE POUR LE JOKERIT

Le Barys n’est pas la seule équipe qui a déjà été dominante dans la KHL à éprouver des problèmes. Le Jokerit d’Helsinki, qui a connu une longue séquence victorieus­e en début de saison et qui semblait même pouvoir défier le SKA et le CSKA dans l’Ouest, vit aussi des moments difficiles, perdant huit de ses 11 derniers matchs.

Mais plutôt que de faire un sacrifice, humain ou animal, l’équipe finlandais­e a simplement fait descendre son directeur général Jarri Kurri derrière le banc. La légende finlandais­e ne faisait que remplacer un entraîneur adjoint, mais est restée derrière le banc même après le retour de celui qu’elle remplaçait. Le Spartak de Moscou a fait la même chose, ajoutant le directeur général Alexei Zhamnov à son équipe d’entraîneur­s.

Peut-être est-ce l’influence de Kurri ou simplement que les joueurs du Jokerit avaient besoin de la pause des Fêtes pour se recharger, mais l’équipe avait bien meilleure allure lors de son dernier match contre le CSKA bien qu’elle se soit inclinée 2 à 1 en prolongati­on. Avec le retour de leur joueur étoile Eeli Tolvanen du Mondial junior, peut-être les « Jokers » pourront-ils défier à nouveau les meilleurs de la KHL.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? L’ancien du Canadien, Nigel Dawes, évolue désormais pour la formation kazakhe d’Astana, dans la KHL. Son équipe traverse présenteme­nt des moments difficiles, faisant même appel a de vieilles traditions pour tenter de secouer les troupes.
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI L’ancien du Canadien, Nigel Dawes, évolue désormais pour la formation kazakhe d’Astana, dans la KHL. Son équipe traverse présenteme­nt des moments difficiles, faisant même appel a de vieilles traditions pour tenter de secouer les troupes.
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