Le Journal de Montreal

Une communauté pleure un père et son garçon

- DOMINIQUE LELIÈVRE

QUÉBEC | Les proches du père et de son garçon décédés dans une collision avec une déneigeuse à Saint-Vianney avaient l’impression de vivre un cauchemar au lendemain du drame, hier, tandis que leur communauté tentait de se relever des tristes événements.

« On est tous à terre, le village au complet », a laissé tomber Patrick Lebrun, un proche ami d’Anthony Jean. L’homme de 46 ans originaire de la municipali­té a perdu la vie samedi matin, comme son fils Gabriel, qui s’apprêtait à souffler ses 12 bougies. Son petit frère, âgé de 9 ans, reposait toujours dans un état critique dans un hôpital de Montréal au moment d’écrire ces lignes.

« Un boute-en-train », « un bon vivant », un homme « impliqué », les proches d’Anthony Jean n’ont que de bons mots pour lui. L’homme venait, en novembre, d’être élu conseiller municipal à Saint-Vianney. « C’est lui qui allait ouvrir bénévoleme­nt la patinoire pour que les enfants puissent s’amuser. C’était un être qui était aimé de tout le monde », a souligné M. Lebrun.

« On a l’impression d’être dans un cauchemar », a confié un autre proche.

Selon les témoignage­s recueillis, Anthony Jean conduisait ses fils chez leur mère, où une fête était organisée, quand le drame est survenu. À la sortie du village, le conducteur a violemment embouti un camion de déneigemen­t sur la route 195. Les autorités ne s’avancent pas sur les causes de la collision, mais plusieurs proches évoquent le temps mauvais, alors qu’une tempête venait de balayer l’Est-du-Québec, la veille.

« Les bancs de neige sont tellement hauts et avec les vents qu’il y avait, la poudrerie et le chasse-neige, d’après moi […] il n’a rien vu », a avancé M. Lebrun.

« ÉPOUVANTAB­LE »

Dans la municipali­té de 450 âmes, on peine également à se relever. « C’est un coup dur pour notre petite communauté », a convenu le maire Georges Guénard, alors que le siège de M. Jean sera vacant à l’ouverture du premier conseil de ville de Saint-Vianney, ce soir. « C’était un gars serviable, toujours prêt à donner un coup de main », s’est-il souvenu.

Le drame ébranle également les écoles primaires de Saint-Vianney et Saint-Tharcisius, où les garçons étudiaient. « C’est épouvantab­le. Vous savez que ce sont de petits villages, alors les gens se connaissen­t tous. Ça a un impact émotif tout à fait exceptionn­el », a réagi la présidente de la Commission scolaire Monts-et-Marées, Céline Lefrançois.

Celle-ci confirme qu’une cellule de crise sera en place dès demain pour venir en aide aux écoliers durant le retour en classe. « Nos psychologu­es, travailleu­rs sociaux et psychoéduc­ateurs seront à la dispositio­n des élèves et de l’équipe d’enseignant­s », a-t-elle assuré.

ENQUÊTE EN COURS

De son côté, la Sûreté du Québec a mentionné que son enquête se poursuivai­t pour expliquer le drame. Plusieurs hypothèses sont étudiées, de la météo à un éventuel malaise du conducteur, mais celle des capacités affaiblies serait toutefois écartée. — Avec la collaborat­ion d’Arnaud

Koenig-Soutière

« C’ÉTAIT UN ÊTRE QUI ÉTAIT AIMÉ DE TOUT LE MONDE, C’ÉTAIT UNE FLAMME DE NOTRE VILLAGE.» – Patrick Lebrun, proche ami du défunt

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? Anthony Jean (photo) et son fils de 11 ans sont décédés à la suite de la collision survenue samedi matin. Les événements ont fortement ébranlé la communauté de 450 habitants située entre Matane et Amqui. En mortaise, l’homme et ses garçons.
PHOTOS COURTOISIE Anthony Jean (photo) et son fils de 11 ans sont décédés à la suite de la collision survenue samedi matin. Les événements ont fortement ébranlé la communauté de 450 habitants située entre Matane et Amqui. En mortaise, l’homme et ses garçons.

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