Islamophobie et turpitudes
Lorsqu’il s’agit des difficultés de nos concitoyens musulmans, force est de constater que tous les partis politiques cherchent davantage à se positionner qu’à se montrer sincères.
Plusieurs associations demandent à Justin Trudeau que le 29 janvier devienne une journée contre l’islamophobie, commémorant l’attaque sur la grande mosquée de Québec. Devant cette proposition, le PLQ et QS n’hésitent pas : ils sont pour.
Or, il existe déjà une journée internationale contre l’islamophobie et c’est le 10 décembre. Il y a également une journée contre le racisme et la discrimination, le 21 mars.
DES TARES
Du côté du PQ et de la CAQ, on est moins enthousiaste. Les péquistes n’aiment pas le terme « islamophobie » et les caquistes y voient un procès de la majorité québécoise.
Pourtant, l’islamophobie existe ici, elle s’assume assez fièrement. Le reconnaître ne revient pas à affirmer qu’Adil Charkaoui a raison d’utiliser ce concept à tort et à travers, non plus qu’à considérer qu’elle caractérise l’ensemble de notre société.
Ceux qui y voient une critique de la majorité chaque fois qu’on dénonce une discrimination en disent plus long sur leurs propres biais que sur ceux de notre collectivité. Le Québec prouvera d’autant plus qu’il n’est ni raciste ni islamophobe s’il n’hésite pas à condamner ces tares qui ne nous sont pas exclusives.
MARQUER DES POINTS
C’est plus fort que la CAQ et le PQ, qui veulent éviter d’effaroucher un électorat qu’ils considèrent frileux sur ces questions.
Plus fort que le PLQ et QS également, qui ne peuvent s’empêcher d’avilir leurs ennemis jurés. Qu’importe si on fait le jeu du Canada anglais, qui ne rate aucune occasion d’imputer les pires torts au nationalisme québécois.
Au Québec, l’islamophobie doit être dénoncée et l’attentat de la mosquée commémoré. Malheureusement, nos politiciens sont plus mobilisés par leurs propres turpitudes qu’à rendre justice aux victimes.