CAFOUILLAGE DANS LA CABINE DE PILOTAGE
En plus de manquer d’entraînement à titre de pilote de l’appareil, pascal gosselin s’est laissé distraire lors d’une phase cruciale de la descente précédant l’écrasement qui a fait sept victimes, dont le chroniqueur politique jean lapierre, en mars 2016,
« Si l’approche n’est pas stabilisée, le pilote devrait envisager d’interrompre l’approche pour remonter en sécurité à plus haute altitude afin de déterminer la prochaine manoeuvre. » - Bureau de la sécurité des transports du Canada
Près de deux ans après le terrible accident qui a secoué tout le Québec, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) et le Bureau du coroner ont finalement rendu publiques, hier, les conclusions de leur enquête.
Lors de la descente, Pascal Gosselin et son passager-pilote, Fabrice Labourel, dont la présence n’était pas nécessaire, ont discuté de choses qui n’étaient pas essentielles, a indiqué le coroner Martin Clavet.
Ceci « a pu contribuer à les distraire et ainsi diminuer leur attention », a ajouté le médecin.
20 HEURES AUX COMMANDES
Même s’il pouvait légalement piloter l’appareil, Pascal Gosselin avait volé moins de 20 heures à bord du Mitsubishi MU-2 dans les 90 jours précédant l’accident.
Vu les conditions dans lesquelles il s’est retrouvé peu avant l’écrasement, M. Gosselin a donc manqué de pratique afin de piloter adéquatement cet appareil de haute performance, a indiqué Kathy Fox, présidente du BST.
Le BST a statué que Pascal Gosselin avait réagi à la situation au lieu de la contrôler de manière délibérée et mesurée.
La conjointe de Jean Lapierre, Nicole Beaulieu, deux de ses frères, Marc et Louis Lapierre, et l’une de ses soeurs, Martine Lapierre, ont aussi péri dans l’écrasement de l’appareil. Jean Lapierre se rendait alors avec sa famille aux funérailles de son père.
Même si tout pointe vers une erreur de pilotage, le BST indique que dans une telle situation, n’importe quel pilote aurait agi de la sorte.
La publication des rapports du Bureau de la sécurité des transports (BST) et du coroner concernant le tragique écrasement d’avion aux Îles-de-la-Madeleine de mars 2016 a été un « exercice difficile » pour la famille Lapierre.
« Nous espérons fortement que les constats du BST et les recommandations du coroner trouveront écho auprès du ministère des Transports du Canada », mentionne toutefois Marie-Anne Lapierre dans un message publié sur Facebook, fille du chroniqueur politique Jean Lapierre.
Celle qui est aussi journaliste au réseau TVA remercie les enquêteurs des deux organismes tout en avouant que leur travail « remue de douloureux souvenirs, mais [qui] est nécessaire dans notre processus de deuil ».
« ÉVITABLE »
Les décès des membres de la famille Lapierre et des deux pilotes étaient évitables, conclut le Bureau du coroner.
« Il y a eu une succession de facteurs qui a mené à la décision de poursuivre une approche instable. Je juge que l’écrasement comme tel était évitable et, donc, que les décès qui en découlent étaient évitables », a indiqué le Dr Martin Clavert en conférence de presse hier.
BOUCLER LA BOUCLE
Selon le coroner, les pilotes discutaient du système de l’avion au moment où les premiers signes d’instabilité de l’appareil sont apparus.
« La publication du rapport du BST [mercredi] vient en quelque sorte fermer la boucle de ce triste événement, qui a marqué l’histoire des Îles à tout jamais », a confié de son côté à LCN Jonathan Lapierre (aucun lien de parenté), maire des Îles-de-la-Madeleine.
« Les représentants de Transports Canada étudient minutieusement les deux rapports. [...] Nous restons déterminés à améliorer la sécurité du réseau de transport aérien du Canada », a pour sa part déclaré le ministre fédéral Marc Garneau.