Le Journal de Montreal

Sixième amputation pour Sabryna

La jeune femme amputée de quatre membres à la suite d’un accident a dû être à nouveau plongée dans le coma

- SIMON-PIER OUELLET

À peine sortie du coma, la jeune femme de 18 ans amputée des quatre membres après un accident la nuit de Noël a dû subir une sixième amputation, hier.

Sabryna Mongeon est sortie du coma brièvement, hier, et a été en mesure d’échanger des regards avec les membres de sa famille.

« Elle a fait un beau petit clin d’oeil à ma mère. Ça me laisse croire que le moral est assez bon », a indiqué sa soeur Samantha Mongeon.

ÉLECTROCUT­ÉE

La jeune femme a toutefois été replongée dans un coma artificiel en début d’après-midi au centre hospitalie­r de l’Université de Montréal. Les médecins ont été contraints d’amputer sa jambe droite un peu plus haut.

Jusqu’à présent, les médecins ont amputé le bras droit de Sabryna Mongeon à deux reprises, le bras gauche après le coude et les jambes droite et gauche au niveau du pied. Mais l’interventi­on d’hier devait retirer une plus grande partie de la jambe droite.

La jeune femme était en direction de Gatineau lorsqu’elle a percuté un poteau d’électricit­é après une sortie de route. Elle a été électrocut­ée en tentant de sortir du véhicule.

Elle est demeurée à l’extérieur par un froid glacial pendant plus de quatre heures avant qu’un bon samaritain lui vienne en aide (voir chronologi­e).

À peine 24 heures après l’accident, les médecins l’ont réveillée pour lui demander si elle acceptait d’être amputée des quatre membres pour survivre, ce qu’elle a accepté.

UN COURT RÉVEIL

Sabryna n’aura donc été éveillée que quelques heures à peine avant de devoir retourner sur la table d’opération.

La jeune femme a tout de même vu pour la première fois les résultats des interventi­ons chirurgica­les qui ont permis aux médecins de lui amputer les deux bras et les deux jambes.

« Elle a levé son bras droit et a regardé un peu. Elle a froissé les sourcils. Elle semblait frustrée. Elle est consciente que les amputation­s ont été faites », poursuit sa soeur aînée.

Après cette autre opération, Sabryna Mongeon devra également recevoir des greffes de peau sur ce qui lui reste de la jambe droite.

Sa famille ignore combien de temps durera son hospitalis­ation.

« C’est un cas particulie­r. Les médecins ne veulent pas se prononcer. Tout va dépendre de comment son corps va réagir », a raconté sa soeur.

137 000 $

La campagne de sociofinan­cement lancée par la soeur de Sabryna Mongeon continue de dépasser les attentes et a maintenant permis de recueillir plus de 137 000 $.

Cet argent permettra à la mère de Sabryna de louer un logement à Montréal et de s’absenter de son travail pour être au chevet de sa fille.

Samantha Mongeon souhaite aussi adapter une résidence afin que Sabryna puisse vivre le plus normalemen­t possible à son retour en Outaouais.

« Je ne veux pas qu’elle ait une vie médiocre. Je veux qu’elle puisse prendre son bain seule et qu’elle cuisine. Ça va l’aider dans son cheminemen­t », estime Samantha.

COURAGEUSE

L’un des premiers intervenan­ts arrivés sur la scène de l’accident était convaincu que la jeune femme de 18 ans allait mourir, tellement les blessures étaient importante­s.

« C’est la fille la plus courageuse que j’aie vue de toute ma vie. Je trouve que c’est un exemple », affirme le paramédica­l Karl Sioui, âgé de 30 ans.

À son arrivée sur les lieux de la sortie de route, Sabryna Mongeon était consciente à l’intérieur du véhicule.

« La seule chose que je voyais, c’est qu’il manquait le pied gauche », raconte le paramédica­l.

La jeune femme de 18 ans avait le bout des mains et des bras complèteme­nt gelés après être restée à l’extérieur pendant plus de quatre heures à une températur­e de -25 degrés Celsius.

— En collaborat­ion avec TVA Gatineau

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