Deux accusés ont demandé d’être acquittés durant le procès
SHERBROOKE | L’ex-directeur Jean Demaître et l’ex-contrôleur ferroviaire Richard Labrie ont tenté de rejeter le poids des accusations sur le conducteur Tom Harding pour l’explosion du train de Lac-Mégantic en demandant, durant le procès, d’être acquittés, faute de preuve contre eux.
Dès que la Couronne eut terminé de divulguer sa preuve à la mi-décembre, les avocats de Demaître et de Labrie ont présenté une requête en verdict dirigé d’acquittement au juge Gaétan Dumas, qui l’a rejetée.
« Je suis conscient de la faiblesse de la preuve, mais il ne m’appartient pas de l’évaluer », a dit le juge alors que le jury n’était pas dans la salle.
Pour lui, il revient au jury de déclarer les accusés coupables ou non.
Selon la preuve présentée au procès, Tom Harding a appliqué un nombre insuffisant de freins à main au train de pétrole qui a explosé à Lac-Mégantic.
AUCUNE OBLIGATION LÉGALE
Selon les avocats de Demaître et Labrie, la preuve était insuffisante pour que le jury puisse raisonnablement étayer un verdict de culpabilité à l’égard de leurs clients.
Les deux procureurs ont souligné que la réglementation du milieu ferroviaire a été resserrée après la tragédie, mais que leurs clients avaient respecté leurs obligations exigées en date du 5 juillet 2013.
La Couronne leur reproche d’avoir omis de demander si Tom Harding avait adéquatement sécurisé le train, le soir du déraillement, alors qu’il n’y avait aucune obligation légale de le faire. La Couronne reproche également aux deux accusés d’avoir omis d’envoyer un employé qualifié, à Nantes, après que le feu de cheminée de la locomotive se fut déclaré.
« Ce n’est que suivant les événements que la réglementation en cette matière a été modifiée », peut-on lire dans la requête de Richard Labrie.