Les États-Unis en 2018 : pas de répit
L’actualité américaine nous tiendra encore en haleine en 2018. Malgré une économie solide, les pathologies politiques des États-Unis seront à l’honneur et les élections de novembre seront un référendum sur Donald Trump et le trumpisme.
Tout ne va pas mal au royaume de Donald Trump. Comme le président ne manque jamais de le rappeler, l’économie américaine tourne à plein régime, le taux de chômage est historiquement bas et l’inflation reste sous contrôle.
Si on ajoute à cela une baisse de plusieurs indicateurs de criminalité, il y a de quoi être optimiste pour 2018. À ce contexte favorable s’ajouteront cette année des perspectives de profitabilité accrue pour les entreprises suite aux déréglementations et allègements fiscaux mis en place depuis l’arrivée de Trump.
DES NUAGES À L’HORIZON
Dans ses élans d’autocongratulation, le président Trump oublie toutefois de mentionner que les tendances favorables étaient présentes avant son arrivée, que les économistes ne partagent pas tous son optimisme débordant et que plusieurs facteurs de risque planent sur l’économie américaine.
Par exemple, la productivité ne progresse pas suffisamment pour permettre une forte poussée de croissance, la hausse attendue des taux d’intérêt pourrait causer des surprises désagréables et la forte progression des indices boursiers fait flotter le spectre d’une correction en 2018.
Enfin, si les marchés demeurent optimistes sur les chances de survie de l’ALENA et d’autres accords commerciaux, les effets négatifs potentiels d’une poussée de fièvre protectionniste ne peuvent pas être ignorés.
La conclusion de l’affaire russe, qui a déjà donné lieu à plusieurs accusations, sera un événement déterminant. Si le procureur Robert Mueller arrive à impliquer le président, Washington sera plongé dans une crise constitutionnelle majeure, mais le dénouement de cette crise dépendra de la composition du prochain Congrès.
ÉLECTIONS DE MI-MANDAT
Quelles que soient les conclusions de Mueller, les élections de mi-mandat seront un référendum sur un président extrêmement impopulaire, et les chances que le Congrès vire au bleu sont réelles.
Les républicains croient qu’une croissance économique robuste leur permettra de remonter la pente. Non seulement cette croissance n’est pas garantie, mais Trump et les républicains ont perdu des plumes en 2017 malgré une économie vigoureuse.
Le président Trump tentera de faire des gains législatifs, notamment dans le domaine des infrastructures et de l’immigration, mais la polarisation partisane et les divisions entre républicains seront pour lui des obstacles monumentaux. L’impopularité de Trump et la forte motivation de ses détracteurs avantageront les démocrates en 2018. Ils devront toutefois renouveler leur personnel et leur message pour éviter les pièges qui ont plombé la campagne présidentielle d’Hillary Clinton. Les démocrates devront aussi profiter du contexte propice de 2018 pour reconquérir les postes de gouverneurs et les législatures d’États. En effet, si le sort de la présidence de Trump dépend des résultats des élections au Congrès, c’est dans les États que se jouera l’avenir à long terme du Parti démocrate.