La victime était sur le point d’être reçue citoyen canadien
L’automobiliste décédé lundi est décrit comme le garçon parfait par ses proches
Le jeune automobiliste décédé dans une collision avec un camion de déneigement lundi soir à Montréal était à quelques mois d’obtenir sa citoyenneté canadienne.
Arrivé au Québec il y a trois ans pour poursuivre ses études et rejoindre sa famille, Mehdi Goha est décrit comme le garçon parfait par son entourage.
« C’est comme une fleur qu’on a écrasée. Vous pouvez prendre toutes les bonnes valeurs du dictionnaire et c’était lui », glisse avec tristesse son frère, Amine Goha depuis Casablanca.
Ses parents et lui étaient en voyage au Maroc lorsque le drame est survenu.
FAMILLE ÉBRANLÉE
En tentant de tourner vers le nord sur le boulevard Lacordaire, la voiture que conduisait Mehdi est entrée en collision avec un camion de transport de neige qui venait en sens inverse sur le boulevard des Grandes-Prairies.
Quelques jours après l’accident, la famille était toujours très ébranlée par le décès du « bébé » de la fratrie qui devait recevoir sa citoyenneté canadienne en juillet.
« On devait partir pour la Coupe du monde de foot en Russie cet été. Il adorait le sport et il adorait voyager », relate son frère.
Mardi, Amine Goha a reçu un courriel lui demandant de communiquer avec les policiers qui lui ont annoncé la terrible nouvelle. « On s’attend à tout, sauf à la mort quand on nous parle d’une collision. Je n’y croyais pas, je pensais que c’était une farce », explique celui qui a immigré au Québec en 2000.
PRUDENT
Mehdi était un conducteur prudent, mais il détestait la neige selon ses proches. Amine lui avait laissé sa voiture pendant son absence, celle-là même qu’il conduisait lors de son décès. « Je me demande encore s’il est mort sur le coup, s’il a été torturé ou s’il avait très mal, confie-t-il avec des sanglots dans la voix. Je ne comprends pas à quelle vitesse le camion arrivait. »
Selon les policiers, le poids lourd et la voiture étaient sur le feu vert au moment de l’impact. La chaussée glissante pourrait avoir contribué à l’accident.
AIMÉ DE TOUS
Plusieurs de ses amis ont rappelé au Journal le caractère enjoué et serviable du jeune homme qui allait fêter ses 21 ans en février. Ambitieux, Mehdi Goha était sur le point d’amorcer un baccalauréat en administration des affaires à l’UQAM.
« Il avait beaucoup de projets. Il était aimé par tout le monde et il ne disait jamais non », mentionne Souad Alarki, un ami.
Une courte cérémonie a été organisée à Montréal hier matin avant que la dépouille ne soit rapatriée au Maroc pour l’inhumation prévue aujourd’hui.
« Le Bon Dieu a vu un ange en lui et l’a ramené à ses côtés. Sa place n’était pas ici, c’est tout », philosophe M. Goha.