Pour une photo avec un bébé
Qu’est-ce que Joshua Boyle pouvait bien faire dans le bureau du premier ministre du Canada le 19 décembre dernier ? Ce soi-disant otage libéré d’Afghanistan faisait face à une quinzaine de chefs d’accusation au criminel à peine quelques jours plus tard. Menaces de mort et agressions sexuelles, entre autres. Voilà qui a encore l’air fou pour notre premier ministre.
Monsieur Trudeau dit que les vérifications de sécurité ont été faites en bonne et due forme et que rien n’est apparu sur le radar à la date de la rencontre. J’accepte totalement cette partie de l’explication. Cela est possible. Et aucun élu n’est à l’abri qu’une personne récemment rencontrée fasse une gaffe la semaine suivante.
Mais le cas Joshua Boyle n’est pas une simple malchance. Quand on repasse les événements et le pedigree du personnage, on en vient à se questionner sur le bon jugement de Justin Trudeau. Cet individu n’aurait jamais dû avoir un rendez-vous privé dans le bureau du premier ministre.
FAITS SURPRENANTS
Officiellement, Joshua Boyle et sa conjointe ont été capturés par les talibans puis gardés en otage par le réseau Haqqani affilié aux talibans. Ils ont eu trois enfants tous nés pendant cette captivité. Ils auraient été libérés par une opération militaire pakistanaise en octobre dernier.
Pas de détails, pas de corroborations, pas de preuves. Difficile de mesurer la véracité de chacun des détails de cette aventure complexe. Disons au moins que l’histoire de Boyle contient des aspects bizarres.
Ils ont été enlevés alors qu’ils faisaient du tourisme humanitaire en Afghanistan… curieux choix. On ne sait rien de leur captivité sinon qu’ils ont eu trois enfants durant la période. Et leur libération par un « commando pakistanais » comporte aussi son lot de mystères. Assez d’incertitudes pour inciter un bureau du premier ministre à la prudence.
Que faisait Joshua Boyle, maintenant accusé au criminel, dans le bureau de Justin Trudeau ?
PASSÉ CONNU
De surcroît, il avait un passé ce personnage. L’ancienne conjointe de Boyle était Zaynab Khadr, la soeur très militante d’Omar Khadr. Par ce mariage, Boyle était entré dans la famille Khadr dont le patriarche était un proche d’Oussama Ben Laden et un membre d’Al-Qaida.
Les frasques toutes récentes de Boyle n’étaient peutêtre pas trouvables puisque la police d’Ottawa n’avait pas complété son enquête. Mais tout le reste, le passé de Boyle, cela ne pouvait pas être inconnu des services de sécurité du premier ministre. La rencontre s’est donc tenue en connaissance de cause.
Et pourquoi donc la rencontre ? Il y a des milliers de maires de villes et villages qui ne rencontreront jamais le premier ministre en privé. Même chose pour des milliers de porte-paroles d’organismes bénévoles qui auraient quelque chose à lui dire. On expliquera avec raison qu’on ne peut pas rentrer tout ça dans l’agenda d’un seul homme.
Mais il y avait de la place pour Joshua Boyle et sa famille. Les photos, avec des ex-otages en plus, furent magnifiques ! Et que dire du bébé sur les genoux du chef du gouvernement ? Si beau !