Des commerçants pourraient se mobiliser contre la hausse
Ils reprochent à la mairesse de ne pas avoir tenu ses promesses
Le représentant des propriétaires commerciaux au Québec est furieux contre la nouvelle mairesse de Montréal et lui demande de revoir son budget.
Valérie Plante a imposé une augmentation de 3 % des taxes pour les immeubles non résidentiels. Si elle ne revient pas sur sa décision, Peter Sergakis pourrait appeler les commerçants à descendre dans la rue.
« C’est un avertissement. Sinon, il y a des possibilités pour que les événements de 1992 se reproduisent », a réagi hier M. Sergakis au lendemain de la présentation du premier budget de l’administration Plante-Dorais, qui impose également une hausse de taxes de 3,3 % aux propriétaires résidentiels.
En 1992, le propriétaire de bar avait réagi avec véhémence à l’annonce d’une surtaxe sur les immeubles non résidentiels par l’administration du maire Jean Doré. L’appel aux commerçants avait mené à une série de 33 manifestations devant l’hôtel de ville pendant les 33 derniers mois du mandat du maire en place, dont deux des événements avaient attiré 5000 personnes.
M. Sergakis avait été arrêté puis relâché par la police lors de l’une de ces manifestations où les portes principales de l’hôtel de ville avaient été défoncées par les manifestants.
Il fait valoir que les commerçants ont déjà de la difficulté à survivre en plus de cette hausse de taxes qui pourrait leur faire encore plus mal.
COMMERÇANTS DÉÇUS
« C’est moi qui devrai payer cette hausse de taxes », craint Sam Namour, propriétaire de la Galerie Le Chariot dans le Vieux-Montréal. Bien qu’il ne soit pas propriétaire de son local, il a bien peur de voir les répercussions de cette hausse de taxes sur son loyer.
« Si j’ai plus de dépenses, je devrai augmenter le prix de ma marchandise, ce sera plus difficile à vendre », s’inquiète M. Namour.
Bien qu’il ait voté pour Valérie Plante aux dernières élections, il se dit déçu qu’elle n’ait pas respecté son engagement de ne pas augmenter les taxes.
PEU DE MANOEUVRE
La mairesse Plante a affirmé en entrevue avec TVA Nouvelles qu’elle ne pouvait pas refaire un budget pour lequel elle n’a pas de marge de manoeuvre.
« S’il y a une chose que je devrais refaire avec ce budget, ce serait de l’expliquer mieux », a-telle consenti.
Le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a lui aussi tenté de corriger le tir, en entrevue à l’émission Québec Matin. « Ça semble raté comme sortie sur l’ensemble du compte de taxes, la hausse de 3,3 % », a-t-il admis hier matin.