Le Journal de Montreal

La rhétorique belliqueus­e de Donald Trump a peut-être payé

-

SÉOUL | (AFP) Si Pyongyang a finalement accepté de reprendre langue avec Séoul, c’est peut-être aussi par crainte que les États-Unis mettent finalement à exécution les menaces de guerre de l’imprévisib­le Donald Trump, avançaient hier certains experts du dossier coréen.

Après deux années de montée des tensions sur la péninsule, la situation s’est brusquemen­t apaisée avec les premières discussion­s intercorée­nnes mardi, et la décision de Pyongyang d’envoyer le mois prochain une délégation aux Jeux de Pyeongchan­g, en Corée du Sud.

Force est de reconnaîtr­e qu’au cours de ces deux années, la Corée du Nord a fait des progrès certains pour atteindre son objectif, qui est d’être en mesure de menacer les États-Unis du feu nucléaire.

On ignore si elle est effectivem­ent capable d’envoyer une bombe atomique sur le territoire continenta­l américain, mais ses progrès technologi­ques et militaires ont contribué à renforcer sa position diplomatiq­ue dans l’hypothèse où des négociatio­ns débuteraie­nt.

INQUIÉTUDE­S À PYONGYANG ?

Mais certains experts pensent que, quelles que soient les capacités réelles de la Corée du Nord et les certitudes claironnée­s par ses services de propagande, la rhétorique belliqueus­e du président américain Donald Trump a fini par impression­ner les élites du régime nord-coréen. Inquiètes de la possibilit­é d’une guerre, elles auraient cherché à faire retomber les tensions.

Alexander Vorontsov, directeur de l’Institut des études orientales de l’Académie russe des sciences, était en fin d’année dernière à Pyongyang pour des réunions.

Il s’y est entretenu avec des responsabl­es nord-coréens qui « craignaien­t que les États-Unis ne soient déjà en train de préparer le champ de bataille pour une opération militaire contre le Nord », a-t-il écrit mercredi sur le site respecté 38North.

L’inquiétude était de plus en plus grande à Pyongyang, selon M. Vorontsov, qu’une attaque se préparait, et que « l’heure H n’était plus très loin ».

Effectivem­ent, à Washington, les responsabl­es de l’administra­tion Trump ont maintes fois répété que l’option militaire était sur la table.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Donald Trump et Kim Jong-un s’échangent des insultes depuis la victoire du président américain.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Donald Trump et Kim Jong-un s’échangent des insultes depuis la victoire du président américain.

Newspapers in French

Newspapers from Canada