Le défi de Justin
Donald Trump est honni de tous et ses détracteurs l’affublent des pires épithètes à la moindre occasion. Pourtant, il faut être d’une mauvaise foi inégalée pour nier que les Américains commencent l’année en beauté grâce à la réforme fiscale adoptée par Washington. Et pour cause, cette réforme est historique.
GRANDEUR
La réforme prévoit, entre autres, une réduction de l’impôt des particuliers et de l’impôt fédéral des sociétés. Ce dernier diminuera de 35 % à 21 %, ce qui porte l’impôt moyen à 26 % en tenant compte de l’impôt des États. Depuis Kennedy, seul Reagan avait osé une réforme similaire avec pour résultats la création de 35 millions d’emplois, une croissance économique de 3,5 % par année de 1983 à 1990, et une hausse réelle des revenus du gouvernement fédéral de 28 %.
Quand Trump est entré dans le Bureau ovale, la croissance économique était anémique à 1,5 % et elle n’avait jamais atteint 3 % sous le règne d’Obama. Elle est maintenant de 3 % et le chômage est à son plus bas niveau depuis 17 ans. Avec la réforme fiscale, Trump pourrait bien « rendre sa grandeur à l’Amérique ».
En revanche, la réforme pose un véritable défi pour le Canada. D’une part, avec un impôt sur les sociétés maintenant équivalent à celui de l’oncle Sam, le Canada perd sa compétitivité fiscale. De plus, Ottawa imposera en 2018 sa nouvelle taxe sur le carbone et envisage une hausse des taxes sur la masse salariale en 2019.
EXPLOIT
Certes, la croissance américaine bénéficiera au Canada. Par contre, pourquoi investir au Canada si la fiscalité est moins gourmande aux États-Unis ? Attirer les investissements étrangers pourrait alors relever de l’exploit.
Justin Trudeau a prouvé qu’il maîtrise l’art des autoportraits. Mais maintenant que la récréation est terminée et que de véritables défis se présentent à lui, saura-t-il être à la hauteur de la situation ? L’année 2018 s’annonce intéressante !