La Voix peut dormir sur ses deux oreilles
Lancée en grande pompe, la nouvelle téléréalité musicale The Launch ne révolutionne rien
La Voix peut dormir tranquille. The Launch ne viendra pas ébranler sa domination au royaume des téléréalités musicales.
Lancée en grande pompe au Canada mercredi soir à CTV et VRAK, la nouvelle compétition de chant mettant en vedette Shania Twain et Fergie renferme quelques bonnes idées, mais elle n’offre rien d’assez innovant pour devenir le prochain phénomène télévisuel mondial, comme l’espèrent ses créateurs.
L’idée de base était pourtant prometteuse : tout part d’une chanson. The Voice, American Idol et compagnie ont beau sortir du néant d’excellents chanteurs, sans hits à leurs noms, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils retombent dans l’oubli. The Launch vise à pallier cette lacune en prenant la route inverse. On demande à quelques auteurs/réalisateurs reconnus — Ryan Tedder (OneRepublic), Stephan Moccio (Miley Cyrus, Céline Dion), Ian Kirkpatrick (Justin Bieber, Selena Gomez) — de pondre des tubes et, ensuite, on cherche de talentueux inconnus pour les interpréter.
Efficace, comme méthode ? Peut-être. Divertissant à regarder ? Pas vraiment.
EN TROIS ÉTAPES
D’une durée de 60 minutes, les émissions sont construites de manière identique. Cinq candidats auditionnent à tour de rôle devant trois grosses pointures du domaine musical, lesquelles agissent à titre de coachs, mentors et juges. Mercredi, ce panel était composé de Scott Borchetta (producteur de Taylor Swift), busbee (auteur et réalisateur de succès pour P!nk et Lady Antebellum) et Shania Twain. Une fois les auditions complétées, le trio d’experts sélectionne deux candidats qui enregistreront la chanson composée exclusivement pour l’occasion. Ils interpréteront ensuite le morceau en public avant d’apprendre quelle version sera distribuée à grande échelle.
NUMÉRO 1
The Launch pourrait bel et bien créer des hits. La chanson en vedette mercredi (The Lucky Ones, interprétée par Logan Staats) trônait au sommet du palmarès iTunes canadien jeudi matin, devant Filthy de Justin Timberlake et Finesse de Bruno Mars et Cardi B.
Ce départ en trombe s’explique facilement. Après avoir passé une heure à entendre la même pièce en boucle, n’importe quel téléspectateur l’aurait en tête.
MÊME FORMULE
The Launch manque toutefois d’originalité pour tirer son épingle du jeu au petit écran. Hormis la partie en studio, qui montre qu’enregistrer une chanson, c’est plus difficile, aride et compliqué qu’on pense, le format repique les segments des autres téléréalités du genre : les auditions, les répétitions, les prestations, etc.
On aurait peut-être accroché en 2008. Mais en 2018, on a besoin de beaucoup plus.