Un tournoi à l’ancienne mais...
Vais-je regarder le tournoi olympique en Corée du Sud ? Pourquoi pas ?
Les professionnels de la Ligue nationale n’y seront pas. Gary Bettman a dit non, les propriétaires aussi.
Les décideurs du Comité international olympique n’ont pas voulu engraisser les coffres de la LNH.
Les joueurs sont en beau « joual vert » parce que pour eux, c’était la plus belle récompense : représenter leur pays dans le cadre du plus grand tournoi de hockey au monde.
Et depuis 16 ans, ce qu’on a vécu des moments palpitants, spectaculaires. Parfois incompréhensibles, comme lorsque Wayne Gretzky est resté assis au banc pendant les tirs de barrage contre Dominik Hasek et la République tchèque.
En 2002 à Salt Lake City, enfin la médaille d’or avec Mario Lemieux et Steve Yzerman sérieusement blessés, mais qui insistèrent pour participer à la grande finale contre les Américains.
On va passer 2006. J’étais à Turin et ce ne fut pas joli du tout.
Mais Vancouver et le but d’or de Sidney Crosby. Puis 2014 à Sotchi, autre médaille d’or. Mais le mois prochain à Pyeongchang, ce sera complètement différent.
LE CANADA POURRAIT SURPRENDRE
La plupart des participants seront des inconnus. Oh ! Il y aura quelques noms qui éveilleront peut-être quelques souvenirs pas tellement réjouissants… mais bon. Autant s’y faire. Oui, je vais regarder le tournoi. Quel pays a les meilleures chances ? Je l’ignore. Peut-être les Suédois. Peut-être les Finlandais. Et les Russes dans tout ça? Les joueurs russes participeront aux JO sous la bannière olympique. Mais ils demeureront les Russes en Corée du Sud pour faire un pied de nez aux penseurs du CIO.
Je vais regarder par curiosité puisqu’on s’en va dans l’inconnu, également parce que les premiers matchs seront présentés à des heures raisonnables.
Et aussi parce que le Canada pourrait surprendre.
Pas de blague. Les joueurs canadiens ne compétitionneront-ils pas dans une division complétée par la Suisse, la République tchèque et la Corée du Sud ? Alors… Pour le moment, je reconnais que le tournoi olympique est loin d’alimenter les discussions. Ou si vous préférez, l’intérêt n’est pas là du tout. Même dans le cadre de la présentation des joueurs, hier, à 95 % en anglais – bravo Hockey-Canada!!! –, c’était pas très brillant comme point de presse.
OCCASION UNIQUE
Rien pour soulever l’enthousiasme. Mais ce que je retiens surtout, c’est l’opportunité pour des patineurs canadiens évoluant dans la KHL, en Suisse, en Suède, en Autriche et en Finlande de représenter leur pays et de participer aux Jeux olympiques.
Une occasion unique. Combien d’athlètes, au cours d’une carrière, ont l’occasion d’évoluer sous les réflecteurs du sport à l’échelle mondiale ? Autre point intéressant, contrairement avant l’arrivée des professionnels à Nagano en 1998, on ne peut présumer que les Russes exerceront une nette domination comme le faisaient les Soviétiques de l’époque, à part en 1980 quand une bande de joueurs universitaires américains réalisaient « le miracle sur glace».
ILS MÉRITENT D’ÊTRE ENCOURAGÉS
Je me rappelle aussi ce tournoi de 1994 à Lillehammer. J’étais sur place et j’avais suivi tous les matchs de l’équipe canadienne et, à la surprise générale, Paul Kariya et Brian Savage, deux des meilleurs joueurs du Canada se retrouvèrent en grande finale, Peter Forsberg tranchant le débat avec un but spectaculaire contre Corey Hirsch en tirs de barrage.
Donc, qui sait ? Si le Canada se retrouvait dans le carré d’as, j’imagine que vous jetteriez un p’tit coup d’oeil sur votre téléviseur n’est-ce pas ?
Et ceux qui endosseront l’uniforme du Canada méritent les encouragements. Ils n’ont pas décidé du système de cette année. D’autres l’ont fait, ceux qui sont dans les bureaux administratifs.
Ils ne méritent pas qu’on les boude parce que des décideurs ont voulu flatter leur ego.