Le Journal de Montreal

Un acteur coupable d’avoir eu de la pornograph­ie juvénile

Paul Cagelet, qui a joué dans Matusalem et Cormoran, risque un an de prison

- MICHAËL NGUYEN

L’acteur québécois Paul Cagelet a plaidé coupable d’avoir téléchargé des dizaines de milliers d’images de pornograph­ie juvénile, incluant des bébés et des mises en scène sadomasoch­istes.

« Oui », a sobrement déclaré l’acteur de petite taille, lorsque la juge Julie Riendeau lui a demandé s’il reconnaiss­ait bien les faits, hier au palais de justice de Montréal.

Cagelet, bien connu pour ses rôles dans le film Matusalem et la série Cormoran, avait téléchargé toutes ces images, ainsi que des vidéos, sur un site de partage similaire à YouTube, selon ce qu’ont expliqué les avocats au tribunal.

Mais le comédien de 52 ans avait été repéré par un organisme américain qui se bat contre l’exploitati­on des enfants. Il avait été retrouvé, et ses coordonnée­s numériques avaient été transmises aux autorités américaine­s. Voyant que le suspect se trouvait au Canada, le dossier a été envoyé à la Gendarmeri­e royale du Canada, puis à la police de Montréal.

« L’analyse du matériel informatiq­ue a permis de découvrir qu’il possédait beaucoup de photos, montrant des enfants, des petits bébés, jusqu’à des adolescent­s », a expliqué la procureure à la Couronne Anne Gauvin.

38 104 IMAGES

Au total, les policiers ont trouvé 38 104 photos, bien que plus de la moitié étaient des doublons. Ils ont aussi trouvé 290 vidéos avec 34 doublons.

Plusieurs images et vidéos montraient des enfants de 6 à 12 ans dans des activités sexuelles, seuls ou avec des adultes.

Les fichiers montrant des bébés ou des actes de pornograph­ie juvénile sadomasoch­iste ne représente­raient qu’une minorité de tout ce qui a été découvert dans le matériel informatiq­ue de Cagelet.

« ÉBRANLÉ »

De retour à la cour hier, Cagelet a décidé de couper court au processus judiciaire en plaidant coupable de possession de pornograph­ie juvénile, et d’avoir accédé à ce matériel illicite. L’accusation de distributi­on de pornograph­ie juvénile a été retirée.

« Toute cette affaire l’a ébranlé, il regrette amèrement ses gestes », a déclaré son avocat Michael Morena.

Depuis son arrestatio­n, Cagelet a suivi une thérapie. Mais il n’échappera pas à la prison, puisque la peine minimale pour les accusation­s est d’une année d’incarcérat­ion.

« M. Cagelet a tout perdu, sa carrière, ses amis, a expliqué Me Morena qui envisage de demander la peine minimale. Mais sa sentence va continuer bien après. »

Cagelet reviendra devant le tribunal au mois de mars, pour les plaidoirie­s sur la peine à lui imposer.

D’ici là, il devra rencontrer des experts qui dresseront son portrait, afin d’aider le tribunal à lui imposer une peine appropriée.

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PHOTO MARTIN ALARIE Le comédien Paul Cagelet était affublé d’un chapeau et de lunettes de soleil hier, lorsqu’il s’est présenté au palais de justice de Montréal pour plaider coupable d’avoir eu en sa possession des dizaines de milliers d’images de pornograph­ie juvénile.
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MICHAEL MORENA Avocat

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