Le Journal de Montreal

Longueuil songe à poursuivre les firmes

Les avocats de la Ville veulent récupérer de l’argent

- CHRISTOPHE­R NARDI

La Ville de Longueuil envisage de poursuivre les cinq entreprise­s de génie qui ont participé pendant près de 10 ans à un stratagème de collusion afin de récupérer des sommes qui auraient été payées en trop.

« Si jamais c’est prouvé, hors de tout doute, que la population de Longueuil a payé plus qu’elle devait payer et que des compagnies sont identifiée­s, qu’elles remboursen­t la population […] Si c’est possible d’aller chercher des sommes [supplément­aires], notre service du contentieu­x va le faire », a indiqué la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent.

Celle-ci réagissait au dossier du Journal publié hier qui indiquait que cinq firmes de génie avaient réussi à rafler la quasi-totalité des contrats municipaux à la Ville de Longueuil entre 2002 et 2009 grâce à un système de collusion « large et étendu », selon des documents de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ).

En échange, ces firmes – SNC Lavalin, Consultant­s S.M., Genivar, Cima+ et Dessau – cotisaient de façon récurrente des montants de 5000 $ à 25 000 $ au Parti municipal de Longueuil (PML), peut-on lire. Les chefs d’orchestre de ce stratagème étaient deux organisate­urs politiques du parti, André Létourneau et Serge Sévigny, toujours selon une enquête du syndic de l’OIQ.

Or, si le système semblait aussi rodé qu’à Montréal et Laval, il a très peu fait les manchettes jusqu’à aujourd’hui. Aucune accusation criminelle n’a été portée dans ce dossier.

À ce jour, seulement une entreprise, SNC-Lavalin, a déclaré publiqueme­nt s’être entendue pour remettre un certain montant obtenu frauduleus­ement à Longueuil dans le cadre du Programme de remboursem­ent volontaire mis sur pied

par le gouverneme­nt provincial.

PEU DE SURPRISE

Autant la mairesse que la chef du parti de l’opposition, Josée Latendress­e, ont indiqué en entrevues ne pas être surprises d’apprendre que la Ville avait été rongée par la collusion. Or, chaque fois qu’on s’y penchait, les preuves manquaient. « Il y avait des rumeurs pendant des années, mais il n’y avait jamais de preuves concrètes. Mais on parle d’une époque passée et ces pratiques ne sont plus en vigueur à Longueuil maintenant. Du moins, on le souhaite », a indiqué Mme Latendress­e. Les deux élues n’ont pas voulu s’avancer à savoir si l’UPAC devrait lancer une enquête à Longueuil comme à Montréal ou Laval. L’UPAC n’a pas rappelé.

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PHOTO COURTOISIE La mairesse Sylvie Parent en rencontre hier avec son conseiller Stéphane Bouchard. Elle soutient que Longueuil en a déjà beaucoup fait pour combattre la collusion.
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JOSÉE LATENDRESS­E Chef de Longueuil citoyen

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