Longueuil songe à poursuivre les firmes
Les avocats de la Ville veulent récupérer de l’argent
La Ville de Longueuil envisage de poursuivre les cinq entreprises de génie qui ont participé pendant près de 10 ans à un stratagème de collusion afin de récupérer des sommes qui auraient été payées en trop.
« Si jamais c’est prouvé, hors de tout doute, que la population de Longueuil a payé plus qu’elle devait payer et que des compagnies sont identifiées, qu’elles remboursent la population […] Si c’est possible d’aller chercher des sommes [supplémentaires], notre service du contentieux va le faire », a indiqué la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent.
Celle-ci réagissait au dossier du Journal publié hier qui indiquait que cinq firmes de génie avaient réussi à rafler la quasi-totalité des contrats municipaux à la Ville de Longueuil entre 2002 et 2009 grâce à un système de collusion « large et étendu », selon des documents de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ).
En échange, ces firmes – SNC Lavalin, Consultants S.M., Genivar, Cima+ et Dessau – cotisaient de façon récurrente des montants de 5000 $ à 25 000 $ au Parti municipal de Longueuil (PML), peut-on lire. Les chefs d’orchestre de ce stratagème étaient deux organisateurs politiques du parti, André Létourneau et Serge Sévigny, toujours selon une enquête du syndic de l’OIQ.
Or, si le système semblait aussi rodé qu’à Montréal et Laval, il a très peu fait les manchettes jusqu’à aujourd’hui. Aucune accusation criminelle n’a été portée dans ce dossier.
À ce jour, seulement une entreprise, SNC-Lavalin, a déclaré publiquement s’être entendue pour remettre un certain montant obtenu frauduleusement à Longueuil dans le cadre du Programme de remboursement volontaire mis sur pied
par le gouvernement provincial.
PEU DE SURPRISE
Autant la mairesse que la chef du parti de l’opposition, Josée Latendresse, ont indiqué en entrevues ne pas être surprises d’apprendre que la Ville avait été rongée par la collusion. Or, chaque fois qu’on s’y penchait, les preuves manquaient. « Il y avait des rumeurs pendant des années, mais il n’y avait jamais de preuves concrètes. Mais on parle d’une époque passée et ces pratiques ne sont plus en vigueur à Longueuil maintenant. Du moins, on le souhaite », a indiqué Mme Latendresse. Les deux élues n’ont pas voulu s’avancer à savoir si l’UPAC devrait lancer une enquête à Longueuil comme à Montréal ou Laval. L’UPAC n’a pas rappelé.