Chara : un homme de parole
Le capitaine des Bruins a échangé des textos avec Phillip Danault à quelques reprises
BOSTON | Zdeno Chara n’a pas cherché trop longtemps pour trouver le numéro de cellulaire de Phillip Danault. Après la rencontre de samedi soir au Centre Bell au cours de laquelle il a atteint Danault d’un tir directement à la tête, le géant défenseur a demandé à Patrice Bergeron de lui refiler son contact.
« J’ai parlé à Phillip à quelques reprises depuis cet incident malheureux, a raconté Chara après un revers de 3 à 2 contre les Stars de Dallas, hier, au TD Garden. J’ai discuté avec lui très rapidement quand il a pris place sur la civière, mais aussi après la rencontre. Je voulais m’assurer qu’il était correct. Il a répondu assez vite à mon message texte. J’avais hâte d’avoir de ses nouvelles. J’étais soulagé d’apprendre qu’il a obtenu son congé de l’hôpital dès le lendemain et qu’il se reposait chez lui. Il s’agit de signes positifs. »
S’il a longtemps eu la réputation d’un vilain garnement à Montréal pour sa mise en échec dangereuse contre Max Pacioretty, le 8 mars 2011, Chara a montré un côté de lui sous-estimé par les partisans du CH. Le Slovaque de 40 ans n’est pas juste grand à 6 pi 9 po, il a aussi un grand coeur.
Dans le vestiaire des Bruins, quelques minutes seulement après le but gagnant de Tyler Seguin en prolongation pour les Stars, il connaissait déjà le bilan de santé de Danault.
« C’était de la malchance puisque la rondelle sautillait quand j’ai décoché mon tir, a-t-il rappelé. Je me sentais terriblement mal quand Phillip était étendu sur la glace. Tu ne souhaites jamais voir ce type de scènes. J’étais nerveux et j’espérais le mieux pour lui. Je suis vraiment content de savoir qu’il récupérera complètement de sa blessure. J’espère que les symptômes de sa commotion partiront rapidement et qu’il recommencera à jouer au hockey prochainement. C’est notre métier, c’est notre vie le hockey. »
BERGERON SOULAGÉ
À l’image de Chara, Bergeron a vécu des moments angoissants lors du dernier match entre les deux vieux rivaux.
« Je l’ai dit après la rencontre, tu ne souhaites jamais ce type de blessure, a mentionné Bergeron en entrevue au Journal. C’est toujours stressant quand le joueur reste longtemps sur la patinoire. Pour moi, c’était encore pire puisque Phil est l’un de mes bons amis. Je m’entraîne avec lui l’été à Québec. »
« Zdeno a un très bon tir, a-t-il continué. Même si la rondelle bondissait un peu, c’était une bonne frappe. Je ne savais pas où il avait reçu le tir. J’espérais que ce n’était pas directement sur sa tête et que le casque avait amorti le choc. Mais de ce que j’ai compris, il a été frappé par la rondelle derrière la tête. »
Bergeron a un historique bien connu avec les commotions cérébrales avec un minimum de quatre à son dossier depuis ses débuts dans la LNH. Lors de la saison 2007-2008, il s’était absenté pour les 72 derniers matchs de son équipe et les sept rencontres en séries en raison des symptômes d’une commotion découlant d’une mise en échec de dos du défenseur des Flyers de Philadelphie, Randy Jones.
« Je suis bien placé pour savoir qu’il s’agit d’une blessure sérieuse, mais personne ne réagit de la même façon, a-t-il mentionné. Maintenant, j’espère que Phil prendra le temps qu’il faut pour récupérer à 100 % de sa commotion. Je lui souhaite bon courage. Je n’ai pas parlé directement à Phil au téléphone. Je lui écris des textos. Je préfère le laisser tranquille. Je sais ce qu’il vit et ce qu’il traverse. S’il a des questions, il connaît mon numéro. »