Le Journal de Montreal

Le phénomène Barzal

La recrue des Islanders s’invite dans la course au trophée Calder

- JONATHAN BERNIER

On a souvent la gâchette facile avec l’équipe de recrutemen­t du Canadien qui, au fil des ans, a laissé passer quelques joyaux. Un jour, pas si lointain, les collègues de Boston pourront faire le même constat en rappelant que les Bruins ont levé le nez à trois reprises sur Mathew Barzal avant que les Islanders le réclament, au 16e échelon, lors du repêchage amateur de 2015.

Grâce à une série de transactio­ns effectuées dans les heures précédant l’encan, les Bruins sont montés sur la scène pour appeler Jakub Zboril (13e rang), Jake DeBrusk (14e) et Zachary Senyshyn (15e).

De ce trio, DeBrusk est le seul à s’être taillé un poste avec l’équipe jusqu’à présent. Pendant ce temps, Barzal est tout feu tout flamme à sa saison recrue dans la LNH. Depuis novembre, il a inscrit le premier tour du chapeau de sa carrière et connu deux matchs de cinq points, le dernier pas plus tard que samedi.

Des performanc­es amplement suffisante­s pour placer son nom sur le radar des candidats en lice pour le trophée Calder. D’ailleurs, ses 47 points (16 buts, 31 passes) en font le meilleur marqueur chez les recrues du circuit.

« C’est une véritable éponge. Il veut constammen­t améliorer tous les aspects de son jeu. Il assimile la matière rapidement et est en mesure d’apporter les correctifs nécessaire­s lorsqu’il commet des erreurs », a expliqué Doug Weight, en comparant cette soif d’apprendre à celle de John Tavares.

« C’est un joueur créatif. Son coup de patin est extraordin­aire, a énuméré l’entraîneur-chef des Islanders. En plus, avec tous les blessés que nous avons, il a des responsabi­lités accrues, ce qui fait que l’opposition est féroce à son endroit. Malgré tout, il répond de façon formidable. »

UNE SITUATION IDÉALE

Modeste, Barzal soutient que l’environnem­ent dans lequel il évolue a grandement aidé à accélérer sa courbe d’apprentiss­age.

« Lorsque je me suis présenté au camp d’entraîneme­nt, le seul objectif que j’avais en tête était de faire l’équipe. J’apprends en regardant des joueurs comme [John] Tavares et [Josh] Bailey. Je me considère très chanceux de jouer dans la même formation que ces joueurs de haut calibre.

« L’équipe d’entraîneur­s est composée d’anciens joueurs qui ont percé dans la LNH à un jeune âge et qui, par conséquent, comprennen­t ma situation. Ils me donnent l’occasion de me faire valoir », a ajouté Barzal.

Le jeune homme fait référence à Doug Weight, âgé de 20 ans lors de sa saison recrue, à Luke Richardson (19 ans), à Kelly Buchberger (21 ans) et Scott Gomez (19 ans).

Lui-même un joueur offensif, surtout à l’époque où il portait les couleurs des Oilers d’Edmonton, Weight comprend qu’un athlète de cette nature a besoin d’un peu plus de liberté. Une philosophi­e qu’embrasse Barzal.

« En territoire offensif, il me laisse être moi-même, à condition que j’applique de la pression et que je remporte les batailles pour l’obtention de la rondelle ailleurs sur la patinoire. »

UNE ÉPONGE, MÊME SUR LES BANCS D’ÉCOLE

Il n’y a pas que sur une patinoire que l’athlète de 20 ans apprend à un rythme fulgurant. Inscrit à un programme d’immersion française de la sixième à la 11e année, l’attaquant originaire de Coquitlam, en Colombie-Britanniqu­e, parle un français pratiqueme­nt impeccable.

« Mon père a insisté là-dessus. Il disait que ça pourrait m’être utile un jour », a-til expliqué.

La recrue des Islanders en a fait la démonstrat­ion lorsque quelques journalist­es montréalai­s l’ont abordé dans la langue de Molière.

« Il est surprenant. En plus, ça fait longtemps qu’il ne s’est pas pratiqué », a mentionné Anthony Beauvillie­r à l’auteur de ces lignes, alors que son coéquipier continuait de répondre aux questions dans une fluidité admirable.

D’ailleurs, les deux jeunes joueurs développen­t une grande amitié depuis le jour où ils ont défendu les couleurs du Canada lors du Championna­t mondial des moins de 18 ans en avril 2015. Aujourd’hui, ils sont cochambreu­rs lorsque les Islanders parcourent l’Amérique.

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PHOTO BEN PELOSSE Mathew Barzal est le meilleur marqueur parmi les recrues de la LNH.
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