Grand ménage à Laval
Les nouveaux établissements n’auront qu’un simple quadrilatère pour s’installer
Les salons de massage érotique se feront de plus en plus rares à Laval. Une vingtaine d’entre eux n’ont désormais plus le droit d’opérer et la Ville vient de restreindre l’emplacement des nouveaux joueurs à un simple quadrilatère.
« En 2014, on avait des salons de massage à proximité d’écoles, de garderies ou de maisons des jeunes, se rappelle la conseillère Sandra Desmeules, responsable des dossiers de sécurité civile au comité exécutif de la Ville de Laval. Ça n’avait aucun sens. »
C’est à partir de ce moment que la Ville a mis les bouchées doubles pour contrôler les activités de ses salons de massage. Elle arrive maintenant à un tournant de sa stratégie. Des 39 établissements autorisés à Laval, la moitié se sont vu refuser leur renouvellement de permis le 31 décembre dernier.
Dans la dernière année, le Service de police de Laval (SPL) a réussi à prouver par des inspections que ces salons de massage offraient des services sexuels à l’extérieur des zones permises, soit 14 secteurs industriels éparpillés un peu partout dans la ville. Certains, également, ne respectaient pas la réglementation en place en offrant des massages réalisés par des hôtesses complètement nues.
« Nous sommes également dans un plan à long terme de lutte à l’exploitation sexuelle, ajoute Alain Meilleur, inspecteur-chef à la division des enquêtes criminelles du SPL. Les salons de massage peuvent être une porte d’entrée », note-t-il.
ZONE RESTREINTE
Le conseil municipal a poussé encore plus loin son nettoyage, hier, en stipulant que tout nouveau commerce à caractère sexuel (salon de massage érotique, bar de danseuses, boutique érotique et club échangiste) ne pourra dorénavant s’installer que dans un petit quadrilatère de l’île (voir carte).
Laval limitera même à cinq le nombre de commerces à caractère érotique permis dans cette nouvelle zone. Puisqu’il y en a déjà deux, autant dire que la Ville n’acceptera que trois nouveaux commerces érotiques sur son territoire.
La Ville de Laval avait déjà, depuis 1992, une réglementation qui imposait aux salons de massage de se procurer un permis et de respecter un code vestimentaire pour opérer sur son territoire.
CONTINUER D’OPÉRER
S’il offrait des services à caractère sexuel au cours de ses massages, le salon devait jusqu’à hier se situer dans l’une des 14 zones industrielles de Laval. Même chose pour tous les autres commerces érotiques.
Ces entreprises érotiques ayant un permis en règle dans les zones industrielles pourront toutefois conserver leurs droits acquis.
Contactés par Le Journal, deux travailleurs de salons de massage qui ont perdu leur permis ont déploré le manque d’information et la rapidité avec laquelle la Ville a procédé.
L’un d’eux mentionne que plusieurs joueurs continuent d’opérer malgré l’interdiction.