Les enfants ne sortaient jamais de leur maison
Certaines personnes dans le voisinage ignoraient même leur existence
LE JOURNAL | Les frères et soeurs prisonniers de la « maison de l’horreur » en Californie ne sortaient presque jamais pour aller jouer dehors, si bien que certains voisins ne savaient même pas qu’il y avait des enfants dans la résidence.
Une voisine, Andria Valdez, avait comparé la famille Turpin aux vampires Cullen, de la série fictive Twilight.
« Ils ne sortaient que la nuit. Ils étaient vraiment, vraiment pâles », a-telle affirmé au quotidien californien The Press-Enterprise.
La police américaine peine toujours à comprendre comment le couple formé de Louise et David Turpin, 57 et 49 ans, a fait subir à ses enfants de multiples sévices, les affamant et les enchaînant dans une maison sale et à l’odeur épouvantable, sans éveiller les soupçons autour d’eux.
Les victimes, 13 frères et soeurs âgés de 2 à 29 ans, ont été hospitalisées. Sept membres de cette fratrie sont des adultes, que les enquêteurs ont d’abord pris pour des mineurs, étant donné la malnutrition dont ils souffraient.
Les policiers ont pu intervenir lorsqu’une adolescente de 17 ans est parvenue à s’échapper et à s’emparer d’un téléphone portable dans la « maison-prison » située à Perris, près de Los Angeles, pour appeler des secours.
Les parents de David Turpin ont déclaré au réseau ABC News qu’ils étaient « surpris et choqués » par les allégations contre leur fils et leur belle-fille, et qu’ils avaient eu autant d’enfants parce que « Dieu les a appelés ».
MÉMORISER LA BIBLE
James et Betty Turpin, qui vivent en Virginie-Occidentale, ont ajouté que les enfants avaient fait une « école à la maison très stricte » et mémorisaient de longs passages de la Bible.
Certains ont essayé de mémoriser le livre dans son intégralité.
La dernière fois que les grands-parents les ont visités, il y a quatre ou cinq ans, ils trouvaient que les jeunes semblaient minces, mais ils semblaient être une « famille heureuse », ont-ils dit.
La nouvelle a toutefois créé une onde de choc dans le voisinage.
« Je ne savais même pas qu’il y avait des enfants dans la maison », a lancé à The Press-Enterprise Andrew Santillan, un voisin qui habitait au coin de la rue.
« Que deux personnes partagent cette même problématique-là et se sentent très à l’aise dans ça, c’est effectivement très troublant », a estimé le docteur Gilles Chamberland, en entrevue à LCN.
COMME DES OBJETS
Ces parents bourreaux se caractérisent généralement par leur narcissisme, et sont « des gens qui vont considérer des enfants comme des objets », poursuit-il.
« Ce ne sont plus des êtres humains [pour eux]. »
Des experts médicaux ont reconnu que les frères et soeurs nécessiteront un soutien psychologique à long terme pour les aider à se rétablir.
« Ils ont enduré un calvaire extrêmement traumatisant », a décrit en conférence de presse hier Mark Uffer, responsable d’un centre médical local.
Le couple a été incarcéré pour torture et mise en danger d’enfants, avec une caution de 9 millions $ US (11,18 M$ CAD) pour leur éventuelle remise en liberté conditionnelle