Le Journal de Montreal

Montréal estime que le pot légal lui coûtera 9 M$

Montréal devra embaucher plusieurs policiers et former ses employés

- BENOÎT PHILIE ET LAURENCE HOUDE-ROY

La légalisati­on du cannabis pourrait coûter jusqu’à 9,3 millions $ par année à Montréal seulement en sécurité et en lutte contre la contreband­e, révèle un rapport commandé par la Ville, qui espère récupérer cette somme au provincial.

« Il va y avoir des charges sur la Ville et il faudra faire des investisse­ments dès le départ pour la formation de nos policiers et de nos pompiers », indique le membre du comité exécutif de la Ville, Robert Beaudry.

Le responsabl­e des relations gouverneme­ntales siège à un comité consultati­f mis en place en novembre par la mairesse Valérie Plante pour encadrer la légalisati­on du cannabis sur le territoire de Montréal, prévu pour juillet.

CONTREBAND­E

Le comité déposera aujourd’hui un mémoire ainsi que le rapport, dont le Journal a obtenu copie, au gouverneme­nt du Québec, qui devrait bientôt adopter sa loi sur le cannabis.

Selon les données du rapport commandé par l’administra­tion de l’ancien maire Denis Coderre, la légalisati­on de la marijuana pourrait occasionne­r des coûts annuels de 9,3 M$ en plus de dépenses ponctuelle­s de 1 M$ pour la mise en oeuvre de différente­s mesures.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pourrait devoir embaucher jusqu’à 42 nouveaux employés pour assurer le démantèlem­ent des installati­ons illégales et lutter contre la contreband­e.

CULTURE À DOMICILE

Le SPVM pourrait avoir des dépenses annuelles allant jusqu’à 7,3 M$ pour les embauches et la formation en plus de 500000 $ pour l’achat d’appareil de détection du THC (l’ingrédient actif du cannabis) ainsi que pour mener des recherches sur les impacts de la légalisati­on sur la sécurité publique, est-il indiqué dans le rapport.

« À partir du moment où quelque chose devient légal, il y a des produits de contreband­e qui commencent à se faire. Il y a une charge à ce niveau-là, mais aussi en formation des effectifs », poursuit M. Beaudry.

L’autorisati­on de la culture à domicile pourrait impliquer une hausse des interventi­ons des pompiers, peut-on aussi lire dans le rapport.

Une dizaine d’embauches pourraient être nécessaire­s au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

Des impacts financiers sont aussi envisagés dans les services des relations humaines, des communicat­ions et du développem­ent économique pour un total de 2 M$ par année.

LE TIERS DES TAXES

« Il y a aussi des coûts à venir qui n’ont pas encore été identifiés dans le rapport, notamment en matière de prévention, de santé publique et de réduction des méfaits », explique M. Beaudry. La Ville, dans le même sens que l’Union des municipali­tés du Québec, espère récupérer le tiers de la taxe totale imposée sur la vente de la marijuana au fédéral et au provincial pour payer ces dépenses.

Les données du rapport ont été obtenues en analysant la situation à Denver, une ville de 700 000 habitants au Colorado, où le pot récréatif est légal depuis 2012. Les coûts réels pour Montréal dépendront de la mouture finale de la loi provincial­e.

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PHOTO D’ARCHIVES, ANTOINE LACROIX Une consommatr­ice de cannabis photograph­iée en avril dernier au monument à sir Georges-Étienne Cartier, à Montréal.
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ROBERT BEAUDRY Comité exécutif de Montréal

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