Le solaire fait ombrage à Hydro-Québec
Véritable machine à piastres pour le gouvernement du Québec, Hydro-Québec lui rapporte annuellement quelque 5 milliards de dollars de revenus, soit 1 milliard en TVQ sur les comptes d’électricité, 1 milliard en diverses autres taxes provinciales et 3 milliards en bénéfice net de la société.
Si Hydro-Québec est victime de la « spirale de la mort », les deux plus grands perdants seront le gouvernement du Québec (au nom de l’ensemble des Québécois) et les clients d’Hydro.
Alors que Québec verrait chuter dramatiquement les revenus qu’il tire d’Hydro-Québec, les clients, eux, subiraient une forte hausse des tarifs d’électricité.
Voilà pourquoi il est prioritaire de voir Hydro-Québec relever le défi de la « spirale de la mort », qui consiste en une diminution substantielle de la demande d’électricité à la suite de la percée de l’autoproduction d’électricité chez les clients résidentiels. Et ce, grâce, entre autres, aux panneaux solaires et aux batteries ultra-performantes que les clients résidentiels peuvent se procurer à des prix de plus en plus bas.
C’est le président d’Hydro, Éric Martel, qui a alerté la population sur le danger de la « spirale de la mort », lors de l’entrevue accordée à mon collègue Charles Lecavalier.
LE PROBLÈME
La consommation d’électricité au Québec plafonne. Hydro-Québec doit déjà attendre jusqu’en 2022 pour dépasser le niveau de consommation de 2007, l’année précédant la crise financière de 2008-2009.
À ce problème s’ajoute celui des immenses surplus d’électricité avec lesquels Hydro se retrouve bon an mal an.
S’il fallait que la diminution de consommation provoquée par la « spirale de la mort » ne soit pas contrée par le développement de nouveaux marchés, Hydro-Québec verrait sa rentabilité chuter. Et conséquemment, Québec percevrait moins de revenus de la part d’Hydro.
Bien entendu, en raison des coûts fixes du réseau hydro-électrique, les clients pourraient voir leurs factures grimper sensiblement s’ils sont moins nombreux à se faire desservir par Hydro.
Le gouvernement du Québec compte tellement sur les revenus rapportés par Hydro qu’il ne faudra pas compter sur lui pour freiner la hausse des tarifs, advenant la chute des ventes d’électricité.
LA SOLUTION
Compte tenu des surplus de production, ce n’est sûrement pas le temps pour Hydro de se lancer dans la construction de nouveaux barrages.
La solution pour contrer la « spirale de la mort » passe par le développement de nouveaux marchés.
À cette fin, Hydro compte sur son « programme Conversion à l’électricité » et son offensive visant à attirer des centres de données (comme ceux utilisés par les Facebook, Microsoft, Amazon de ce monde). Autre offensive importante : hausser ses ventes d’électricité aux serres.
Hydro ne prend pas à la légère la transition énergétique mondiale qui est en cours notamment en raison de l’émergence de la production d’électricité à partir de la lumière du soleil.
Mais quel défi !