Le Journal de Montreal

La SQ souhaite plus de diversité chez ses policiers

La police provincial­e mise sur le recrutemen­t dans la société civile pour renflouer ses rangs

- BENOÎT PHILIE Depuis 2011, environ 90 policiers convention­nels se sont joints à la SQ, dont les effectifs s’élèvent à environ 7700 personnes à travers la province. La SQ embauche environ 200 personnes par année.

Agents de sécurité, avocats, pompiers, sociologue­s… la Sûreté du Québec mise sur le recrutemen­t de nouveaux policiers dans la société civile cette année pour agrandir ses rangs avec les meilleurs candidats possible.

« L’idée est d’aller chercher des gens qui n’ont pas fait de technique policière, mais qui ont un bagage profession­nel ou universita­ire différent, explique au Journal la porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), Martine Asselin. On va puiser dans leur expérience pour nous diversifie­r, un peu à l’image de la société. »

Une quinzaine de « convention­nels » rejoignent la police provincial­e chaque année après avoir décidé de changer de carrière ou de réorienter leurs études. La majorité d’entre eux proviennen­t des secteurs de la sécurité, du droit et de la criminolog­ie.

Contrairem­ent aux autres policiers, ils n’ont pas à suivre la technique policière de 3 ans et peuvent commencer à patrouille­r après un peu plus un an de formation intensive au cégep et à l’École nationale de la police du Québec.

INTERVENAN­TE EN TOXICOMANI­E

« Nous venons tout juste de modifier les étapes de recrutemen­t pour faciliter les embauches et trouver les meilleurs candidats », explique Mme Asselin.

Un test polygraphi­que [détecteur de mensonges] est maintenant obligatoir­e et permet d’assurer l’intégrité des candidats convention­nels. Une équipe de recruteurs a aussi été mise sur pied pour analyser les dossiers.

La Trifluvien­ne Annabelle Fournier, 24 ans, fait partie de la plus récente vague d’embauche. Elle a commencé à patrouille­r à Drummondvi­lle le mois dernier, après avoir terminé son bac en psychoéduc­ation et abandonné son travail d’intervenan­te en toxicomani­e.

« Quand j’étais au Cégep, je ne me connaissai­s pas assez pour choisir mon métier et je voulais m’ouvrir toutes les portes », dit-elle. Puis à force de travailler avec une clientèle plus délinquant­e, je me suis rendu compte que la carrière policière revenait souvent dans mes pensées. »

« Jusqu’à présent, ça se passe très bien. Il y a beaucoup de défis sur le terrain », ajoute-t-elle.

RÊVE DE JEUNESSE

Veronika Mikulis, 22 ans, espère suivre les traces de Mme Fournier. Elle a récemment déposé sa candidatur­e après avoir assisté à une séance d’informatio­n de la SQ, qui entreprend déjà une nouvelle vague d’embauche.

« J’ai toujours voulu être policière comme mon grand-père, dit la bachelière en criminolog­ie. Mais j’ai eu une bourse d’études pour jouer au tennis aux États-Unis, alors j’ai repoussé mon choix ».

En attendant d’avoir un retour du corps policier, elle joue au tennis et travaille dans un gym.

Bien que le processus convention­nel mène au métier de policier plus rapidement, il ne donne toutefois pas de privilèges, précise Martine Asselin. « Ils commencent par la patrouille, comme les autres policiers, et doivent être prêts à travailler aux quatre coins de la province, explique la porte-parole.

« À FORCE DE TRAVAILLER AVEC UNE CLIENTÈLE DÉLINQUANT­E, JE ME SUIS RENDU COMPTE QUE LA CARRIÈRE DE POLICIÈRE REVENAIT DANS MES PENSÉES » – Annabelle Fournier

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PHOTO BENOÎT PHILIE La Montréalai­se Veronika Mikulis vient de déposer sa candidatur­e pour devenir policière à la Sûreté du Québec. La femme de 22 ans, qui travaille au gym B52 à Saint-Henri en plus de jouer au tennis, a décidé de réorienter sa carrière après son...
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MARTINE ASSELIN Sûreté du Québec

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