Le bras de fer budgétaire se poursuit à Washington
WASHINGTON | (AFP) Les États-Unis se préparaient à subir de plein fouet aujourd’hui les effets de la fermeture partielle de l’administration fédérale à l’issue d’un week-end de tractations infructueuses entre républicains et démocrates.
Initialement prévu dans la nuit d’hier, le vote du Sénat qui pourrait permettre de mettre fin au « shutdown », entré en effet samedi matin, a été reporté à ce midi.
Cette paralysie budgétaire, liée à un désaccord sur la question sensible de l’immigration, devait se traduire par la mise au chômage technique de centaines de milliers d’employés fédéraux.
« Nous n’avons toujours pas trouvé d’accord [...] acceptable pour les deux parties », a annoncé le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer.
Le président américain Donald Trump, invisible depuis le début du week-end, n’a pas immédiatement réagi hier soir à cette nouvelle échéance.
Hier matin, il avait salué, via Twitter, la détermination de son camp à « se battre » pour l’armée et la sécurité aux frontières, accusant ses adversaires politiques de « simplement vouloir un flot d’immigrants illégaux sans le moindre contrôle ».
Dénonçant « une erreur de calcul aux proportions gigantesques » de la part des démocrates, Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, avait un peu plus tôt appelé les démocrates à ne pas s’arc-bouter.
« DREAMERS »
Ces derniers réclament des engagements sur le sort de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux ÉtatsUnis, les « Dreamers », avant tout accord budgétaire temporaire.
Un compromis évoqué par les républicains consisterait à voter un budget temporaire jusqu’au 8 février en s’engageant à aborder la question de l’immigration dans les plus brefs délais.
Rappelant que c’est la première fois qu’un « shutdown » intervient alors que la Maison-Blanche, la Chambre des représentants et le Sénat sont aux mains d’un même parti, M. Schumer a ironisé sur une incapacité supposée des républicains à gouverner. « Ils n’arrivent même pas à se mettre d’accord avec leur président ! », a-t-il lancé.
ABSENT À DAVOS ?
La Maison-Blanche dénonce de son côté l’attitude de certains élus démocrates tentés d’après elle de prolonger le blocage jusqu’au discours sur l’état de l’Union de Donald Trump, prévu le 30 janvier.
La Maison-Blanche a reconnu que l’incertitude pesait désormais sur la participation de Donald Trump au Forum économique de Davos (Suisse).
La statue de la Liberté, fermée aux touristes depuis samedi matin, rouvrira aujourd’hui. L’État de New York paiera de sa poche les employés fédéraux.