Le Journal de Montreal

Comment tenir le coup ?

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AFP | Face à la fatigue, aux multiples sollicitat­ions et stress liés aux soins portés à leur enfant, pourquoi certaines mères tiennent-elles le coup et pas d’autres ? Dans son ouvrage Quand les mères craquent, la psychologu­e et psychanaly­ste pour enfants Etty Buzin explique les raisons qui peuvent conduire au burn-out maternel et donne des outils aux femmes pour sortir de la spirale infernale.

Toutes les jeunes mamans connaissen­t le manque de sommeil et de temps, le stress et les injonction­s de la société poussant à endosser le costume de la mère parfaite. Face à ces facteurs externes, comment expliquer que certaines femmes basculent dans l’épuisement physique et mental, allant jusqu’à un burn-out, quand d’autres semblent mieux gérer leur rôle parental.

Contrairem­ent aux idées reçues, ce phénomène toucherait davantage les parents qui ont fait le plus d’années d’études. Ils occuperaie­nt des postes à responsabi­lité générant plus de stress et se mettraient eux-mêmes « davantage de pression pour rendre leurs enfants performant­s », explique la psychologu­e et psychanaly­ste pour enfants Etty Buzin, qui juge cette tâche sans fin et donc harassante.

DOULEUR DU PASSÉ

Par ailleurs, le passage au statut de mère est une période sensible et une source de tension et d’angoisse qui peut réveiller de vieux démons liés à la petite enfance chez certaines femmes tandis que pour d’autres avoir un enfant permettra de régler certains problèmes pour s’en libérer.

La bascule vers le burn-out chez les mères qui craquent est souvent due au poids de problèmes d’enfance non réglés, « l’enfant produisant un effet miroir par rapport à l’enfance de la mère », précise la spécialist­e. « La mère imprime la relation avec son bébé la marque de sa propre relation à sa mère », d’autant plus si elle donne naissance à un bébé fille.

Ainsi, le sexe de l’enfant est loin d’être anodin : un bébé garçon sera en effet moins susceptibl­e de réveiller un passé douloureux chez la mère.

OSER PARLER

Si les mères se sentent submergées par l’angoisse et le stress, et sujettes à des comporteme­nts dangereux, il faut oser dire que l’on est au bout du rouleau et se faire aider, conseille Etty Buzin.

Pour prévenir les « craquages », l’ouvrage livre des témoignage­s et donne des clés précieuses parmi lesquelles ne pas faire de l’enfant le centre de la famille, poser des limites et s’y tenir, faire participer l’enfant à certaines tâches, ne pas s’attendre à de la gratitude, mais aussi impliquer le père au quotidien et se mettre d’accord sur les règles d’éducation.

Enfin, un retour sur soi est nécessaire pour décharger les tensions : alléger sa charge de travail et prendre du temps pour soi comptent parmi les règles d’or pour y parvenir.

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PHOTO FOTOLIA Une mère prend soin de son nouveau-né malgré la fatigue éprouvée.

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