Un policier coupable d’homicide accuse la juge de partialité
Un policier déclaré coupable d’avoir tué un adolescent lors d’une intervention demande la récusation de la juge au dossier, qu’il accuse de partialité pour des propos tenus à l’époque où elle était avocate.
Éric Deslauriers, un policier de la Sûreté du Québec avec plus de 21 ans d’expérience, a été déclaré coupable d’homicide involontaire pour avoir tiré deux coups de feu sur un jeune de 17 ans qui volait une voiture, dans le stationnement d’une polyvalente à Sainte-Adèle.
L’affaire a été entendue par la juge Joëlle Roy. Or, elle avait déjà tenu des propos très critiques contre les policiers, à l’époque où elle était avocate et présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates de la défense.
« Ça fait je sais pas combien de personnes se font... se font assassiner en fait par des policiers », avait dit Joëlle Roy en 2012.
Et le lendemain, elle avait affirmé en commission parlementaire que « beaucoup trop » d’interventions policières se soldaient par un décès, indique la demande en récusation. Elle avait ensuite déploré que des accusations « [ne fussent] pas portées » contre les policiers impliqués dans ce genre d’affaires. Joëlle Roy s’était finalement excusée. « Ces propos, issus d’une opinion purement personnelle, suscitent une crainte raisonnable de partialité », indique toutefois la demande en récusation.
En attendant que la requête soit entendue, Deslauriers devra se présenter devant la juge Roy pour les plaidoiries sur la peine jeudi, au palais de justice de Saint-Jérôme.