Un meurtrier en cavale
La famille de l’homme qu’il a poignardé 91 fois est complètement sous le choc
Un meurtrier schizophrène s’est évadé de l’Institut Philippe-Pinel il y a deux jours, et la mère de sa victime a peine à croire que le système a laissé sortir sans surveillance l’homme qui a « charcuté son fils » en le poignardant à 91 reprises il y a sept ans.
« Je ne comprenais déjà pas le verdict de non-responsabilité criminelle, je comprends encore moins le fait qu’on l’ait laissé sortir de son centre sans supervision, alors qu’il est clairement une menace pour la société », a confié Jennifer Johnson, la mère de Brian Bougie, assassiné sordidement dans son appartement de PointeClaire en janvier 2011.
L’homme a été tué par Sean Brennan, 29 ans, qu’il avait pris sous son aile temporairement par pure gentillesse.
EN CAVALE
Dans un épisode de psychose, le meurtrier s’est imaginé être dans Le show Truman et a cru que la télévision lui avait ordonné de tuer Brian Bougie, 41 ans.
Un an plus tard, la défense et la Couronne se sont entendues pour le reconnaître non criminellement responsable de ses gestes pour cause de troubles mentaux.
Lundi après-midi, il a reçu un droit de sortie sans accompagnateur de l’Institut Philippe-Pinel, à Montréal. Il devait se rendre à un coin de rue du centre et revenir peu de temps après, mais il n’a pas tenu parole.
« Si ce patient ne prend pas sa médication, il peut devenir dangereux », a indiqué Julie Benjamin, porte-parole de l’hôpital psychiatrique.
La Sûreté du Québec a émis un avis de recherche hier après-midi, en indiquant que Brennan pouvait être un danger contre lui-même.« Pardon ? Le même gars qui a planté un couteau dans l’oeil de mon fils est maintenant en cavale ? », a lancé Mme Johnson, sous le choc, lorsque Le Journal lui a appris la nouvelle hier soir.
UN RISQUE IMPORTANT
En juillet, une décision du tribunal administratif avait conclu que Brennan était un risque important pour la sécurité du public et avait permis des sorties accompagnées seulement. Ce sont les dernières nouvelles que Mme Johnson a reçues dans le dossier.
Or, même si la femme de 66 ans fait tout en son possible pour demeurer au courant du processus judiciaire, elle ignorait que le fugitif avait désormais le droit de sortir sans escorte.
« J’ai encore des flash-back du La-Z-Boy de mon fils couvert de sang dans son appartement et un juge a décidé que cette même personne pouvait sortir seul, a dit Mme Johnson. Ça me rend furieuse, je ne comprends pas. »
Ce n’est pas la première fois que Sean Brennan contrevient aux règlements depuis son placement. Il a poignardé un autre patient en 2013 et a fugué pendant 10 jours en 2016.
–Avec la collaboration de Michaël Nguyen et Antoine Lacroix