Le Journal de Montreal

Les syndicats en santé crient à l’injustice

- ÉRIC YVAN LEMAY

Le supplément versé aux médecins pour voir des patients en isolement dérange les infirmière­s et préposés aux bénéficiai­res, qui ne reçoivent pas un sou de plus lorsqu’ils doivent côtoyer des patients contagieux.

« C’est vraiment du deux poids, deux mesures. Si les préposés demandaien­t ça, on rirait de nous autres. Ils [médecins] sont les seuls qui peuvent demander ça », dit Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

D’après M. Begley, cela prouve qu’il y a un groupe plus privilégié que les autres dans le secteur public. Il estime que cela est probableme­nt lié au fait que les médecins négocient depuis des années avec des ministres médecins.

« La prochaine fois [qu’on négocie], exigeons de le faire avec une infirmière », ironise celui qui représente également du personnel infirmier.

PAS LES MÊMES DROITS

La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, ignorait que certains médecins avaient droit au « forfait jaquette ». Selon elle, les infirmière­s n’ont pas les mêmes droits que les médecins bien qu’elles soient exposées au même niveau de risque.

Elle estime que la rémunérati­on des médecins est si complexe qu’elle permet de verser discrèteme­nt de telles primes.

« Il y a peu de transparen­ce. C’est difficile de connaître en détail la rémunérati­on des médecins. Est-ce le but, qu’on ne puisse pas s’y retrouver ? » questionne-t-elle.

La présidente croit aussi que l’argument de la lourdeur des cas ne tient pas la route. Elle rappelle que son organisati­on demande depuis un an une reconnaiss­ance de la lourdeur des cas.

« Il y a de la marge de manoeuvre pour les médecins, mais pas pour nous. J’aimerais ça que le ministre vienne sur le terrain avec nous », conclut-elle.

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