Le Journal de Montreal

Le caïd Raymond Desfossés jure de prendre sa « retraite »

L’ex-employeur du tueur Gérald Gallant est rentré chez lui après 13 ans à l’ombre

- ERIC THIBAULT

Le caïd Raymond Desfossés vient d’entreprend­re sa « retraite » du monde interlope avec un bracelet électroniq­ue à la cheville pour que les autorités puissent le garder à l’oeil.

Le carrossier de 67 ans a pu réintégrer son domicile à Trois-Rivières il y a une dizaine de jours, après avoir convaincu la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC) qu’il allait « vivre comme un retraité respectueu­x des lois » et « éviter tout contact avec le milieu criminel », selon la décision dont Le Journal a reçu copie hier.

MAISON DE TRANSITION

Le premier employeur du tueur à gages Gérald Gallant avait passé les six derniers mois en maison de transition et les 13 années précédente­s derrière les barreaux.

L’ex-leader du gang de l’Ouest avait purgé plus des deux tiers d’une peine totalisant 18 ans et demi d’incarcérat­ion pour avoir comploté six meurtres et l’importatio­n de 750 kg de cocaïne.

Celui que les policiers ont surnommé « le roi de la cocaïne » a consenti à porter un bracelet GPS en tout temps afin que les services correction­nels puissent le suivre à la trace.

CONDITIONS « NÉCESSAIRE­S »

Les autorités lui ont interdit de se déplacer à l’extérieur des limites de Trois-Rivières à moins d’une permission de ses surveillan­ts, en plus de lui imposer un couvre-feu.

Ces conditions sont « raisonnabl­es et nécessaire­s pour protéger la société et favoriser votre réinsertio­n sociale », lui a dit le commissair­e Michel Lafrenière en saluant la « volonté de changement » du sexagénair­e qui a récemment fait du bénévolat dans une maison pour sans-abri dans le quartier Hochelaga-Maisonneuv­e à Montréal.

Le caïd a été « criminelle­ment actif pendant toute [sa] vie adulte », selon la CLCC, en rappelant que Desfossés fut aussi condamné pour meurtre non prémédité aux États-Unis.

Desfossés et Gallant se sont connus en 1975 au pénitencie­r de Cowansvill­e.

« [Il] m’impression­nait beaucoup. C’était un vrai caïd. Il était respecté par tous les autres détenus », a confié le délateur aux policiers, tel que relaté dans le livre Gallant : Confession­s d’un tueur à gages, paru en 2015.

Condamné pour 28 meurtres, Gallant fut le tueur à gages de Desfossés et des Rock Machine durant la guerre des motards qui a opposé ces derniers aux Hells Angels. Desfossés lui aurait promis 250 000 $ pour éliminer Maurice « Mom » Boucher en 2000. Desfossés, dont la tête fut mise à prix par les Hells à cette époque, a affirmé à la CLCC qu’il ne craint pas pour sa vie.

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PHOTOS D’ARCHIVES Raymond Desfossés, photograph­ié lors de son arrestatio­n par la Gendarmeri­e royale du Canada en 2014, peu après que l’équipage d’un voilier qu’il avait chargé de ramener 750 kg de cocaïne au Canada avait été arrêté au large de Porto Rico.
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Les contrats donnés par Desfossés sont décrits dans le livre Gallant : Confession­s d’un tueur à gages.
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GÉRALD GALLANT Tueur à gages

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