L’Institut de cardiologie poursuit un fabricant
L’Institut de cardiologie de Montréal [ICM] a intenté une poursuite de 345 000 $ contre une entreprise qui lui a vendu de l’équipement contaminé par une bactérie pathogène, touchant quelque 8000 patients.
L’affaire avait fait grand bruit il y a deux ans, lorsque des milliers de patients ayant subi une chirurgie à coeur ouvert ont reçu une lettre inquiétante, leur faisant part d’un risque de contamination s’ils avaient été opérés après 2012.
Ce rappel se voulait préventif, étant donné que le risque était évalué de 0,1 à 1 %, selon un communiqué émis en 2016.
« À titre de fabricant et de vendeur professionnel, [Corporation Livanova Canada] est présumé connaître le vice », peut-on lire dans le document de cour justifiant la réclamation.
GÉNÉRATEURS
Le problème venait de générateurs thermiques, achetés à la Corporation LivaNova Canada quelques années plus tôt.
Sauf qu’en juin 2015, l’entreprise a avisé l’Institut d’un risque de contamination, peuton lire dans la poursuite, rendue publique hier au palais de justice de Montréal.
« [L’ICM] a engagé des ressources humaines, matérielles et financières importantes à cause de cette contamination, peut-on lire dans le document. En date des présentes, plus de 200 000 $ ont été engagés pour le seul rappel. »
En plus de les prévenir de la contamination, l’entreprise avait également transmis à l’ICM un protocole de désinfection, indique la poursuite civile.
Mais la solution se serait avérée inefficace, au point où l’institut a dû acheter du nouveau matériel, qui se serait lui aussi avéré problématique.
« En raison des risques que posent les équipements […], Corporation LivaNova Canada a recommandé l’utilisation de fournitures additionnelles, déplore l’ICM. Cette situation fera encourir à l’ICM, pour les 10 prochaines années, des coûts additionnels d’environ 135000 $. »
Malgré des mises en demeure, LivaNova refuserait de payer, d’où le dépôt d’une poursuite civile. L’entreprise n’a pas rappelé Le Journal.