Le Journal de Montreal

C’était la confusion dans les urgences de la ville de Québec

Personne ne savait dans quels hôpitaux les blessés de la tuerie seraient transporté­s QUÉBEC | Contrairem­ent à ce qui a été dit après la tuerie à la mosquée de Québec qui a fait six morts, le « code orange » n’a jamais été déployé dans les hôpitaux, entra

- NICOLAS LACHANCE

La tuerie de masse du 29 janvier 2017 à la grande mosquée était la première tragédie du genre à survenir à Québec depuis la fusillade à l’Assemblée nationale en 1984.

Les intervenan­ts locaux n’avaient pas de points de repère, comparativ­ement à Montréal, par exemple, qui a vécu les tragédies de Polytechni­que et de Dawson.

Lorsque les médias ont commencé à parler de la fusillade, la confusion régnait dans les urgences de la région. Personne ne savait vraiment dans quels hôpitaux seraient acheminés les blessés ni combien on en dénombrait.

Les communicat­ions entre la GRC, la Sûreté du Québec, le Service de police de la Ville de Québec, les ambulancie­rs et la sécurité civile régionale ont été difficiles par moments, a admis en entrevue PierrePatr­ick Dupont, le directeur des urgences du CHU.

Des proches des victimes ont d’ailleurs été dirigés à la mauvaise urgence, ce qui a créé beaucoup de confusion.

Dans les hôpitaux du CHU, le message entre les départemen­ts était discordant. « Tout le monde avait de bonnes idées, mais pas dans les canaux de communicat­ions », note M. Dupont.

PAS DE CODE

Le CHU n’a jamais déclenché le « code orange » en se basant sur les informatio­ns à sa dispositio­n. La tragédie a fait six morts et cinq blessés graves. Environ 15 autres témoins de la scène ont également été transporté­s aux urgences afin de recevoir des soins mineurs.

M. Dupont a indiqué qu’il n’était pas « anormal » de recevoir cinq blessés graves à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, l’endroit qui reçoit habituelle­ment les traumas de la grande région. « On est habitués », plaide-t-il.

Bien que tous les blessés aient été sauvés et que les délais pour recevoir ces personnes en salle d’opération aient été respectés, la situation aurait pu dégénérer.

Depuis la tuerie, le plan d’urgence a été amélioré. Le CHU a nommé le Dr Julien Clément au poste de leader de l’équipe des traumas. Lorsqu’il y aura des événements de ce genre, le « code orange » sera déployé et M. Clément, qui a servi en Afghanista­n, sera le chef d’orchestre.

De plus, l’urgence elle-même pourra mettre en branle un code orange de niveau 1, et ce, sans être obligée d’obtenir l’approbatio­n de la direction.

D’ailleurs, le nouveau code orange a été mis en action lors d’un carambolag­e le 28 décembre dernier dans la réserve faunique des Laurentide­s.

AMBULANCIE­RS MIEUX PRÉPARÉS

La Coopérativ­e des technicien­s ambulancie­rs du Québec (CTAQ), qui était sur la ligne de front le soir de cette tuerie, a fait des changement­s pour améliorer le service en cas d’événement de masse.

Ils ont notamment ajouté un véhicule de soutien aux opérations et du matériel de rechange.

« On a appris beaucoup de cette soirée, a mentionné David Munger, superviseu­r à la Coopérativ­e des technicien­s ambulancie­rs du Québec (CTAQ). On était le premier maillon de la chaîne et on ne l’a pas cassé. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Deux véhicules de police et une ambulance devant la mosquée de Québec, alors que les communicat­ions étaient difficiles.
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PIERRE-PATRICK DUPONT Directeur des urgences du CHU

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