Le Journal de Montreal

Exposé à des radiations dans une usine de sucre

Le cancer de la vessie d’un travailleu­r s’est aggravé Un homme de Trois-Rivières a vu son cancer s’aggraver après avoir été exposé à son insu à des radiations dans l’usine où il travaillai­t.

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

C’est ce qu’a conclu le Tribunal administra­tif du travail dans un jugement rendu la semaine dernière.

Michel Plante est devenu directeur de la qualité chez Sucro Can inc., une entreprise de raffinage de sucre, en janvier 2014. Jusqu’en avril de l’année suivante, l’homme de 61 ans aurait été exposé à des rayons X pendant près de 145 heures sans aucune protection, selon le jugement.

40 FOIS LA DOSE SÉCURITAIR­E

Il avait souvent à travailler près d’une machine qui détecte le métal dans le sucre granulé. Or, une inspection effectuée en avril 2015 a révélé que l’appareil émettait quatre fois la dose de radiation permise.

Le radio-oncologue qui a étudié le dossier, le Dr Bernard Fortin, a estimé que l’exposition totale du travailleu­r pourrait avoir atteint 2 sieverts par an, ce qui est plus de 40 fois la dose reconnue comme étant « relativeme­nt sécuritair­e » chez un employé du secteur nucléaire.

Atteint d’un cancer de la vessie depuis 2014, Michel Plante aurait vu son état se détériorer malgré les opérations et les traitement­s qu’il a subis. Il aurait aussi développé un cancer de la prostate.

AUTRES VICTIMES POTENTIELL­ES

« La radiation a certaineme­nt joué un rôle dans la mauvaise guérison de la vessie puisque [elle] est bien connue pour retarder la cicatrisat­ion, et cette radiation a pu aussi […] participer à engendrer le second cancer du travailleu­r », note le Dr Fortin dans le document de cour.

Après plus de deux ans de procédures judiciaire­s, M. Plante aura droit aux prestation­s prévues par la Loi sur les accidents du travail et les maladies profession­nelles.

Il tiendra toutefois un point de presse ce matin, aux côtés de son avocate et de Bernard Fortin, afin d’informer tous ceux qui ont travaillé pour l’entreprise Sucro Can inc., maintenant Bonbons Richard et fruits d’or (Sucre BBR), des risques pour leur santé.

« C’est un gros combat pour M. Plante, qui est affaibli par le cancer. Mais il le fait pour le bien de tous les autres employés », dit son avocate, Sophie Mongeon.

L’entreprise Sucre BBR n’a pas rendu les appels du Journal hier soir.

Newspapers in French

Newspapers from Canada