Mobilisation à Paris contre les attaques chimiques en Syrie
PARIS | (AFP) Vingt-quatre pays ont lancé hier à Paris une initiative contre les attaques chimiques en Syrie dont le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, qui a accusé la Russie, alliée de Damas, de porter la responsabilité.
« Encore hier, plus de vingt civils, enfants pour la plupart, ont été victimes d’une attaque présumée au chlore », a déclaré le secrétaire d’État américain lors du lancement de ce partenariat international, voulu par la France, pour riposter au récent veto russe à l’ONU sur cette question.
Une telle attaque à la veille d’une conférence internationale sur les armes chimiques, « ce n’est pas une simple coïncidence », a-t-on estimé côté américain.
« Quel que soit l’auteur des attaques, la Russie », en tant qu’allié du régime syrien de Bachar al-Assad, « porte, en dernier ressort, la responsabilité pour les victimes de la Ghouta orientale », en Syrie, a-t-il lancé, en rappelant qu’elle avait signé un accord avec les États-Unis en 2013 sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.
« PAS D’IMPUNITÉ ».
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a lui prévenu « les criminels qui ont pris la responsabilité d’utiliser et de concevoir ces armes barbares » qu’il n’y aurait « pas d’impunité ».
Concrètement, les 24 pays se sont engagés à partager des informations et à établir des listes de personnes impliquées dans leur utilisation, en Syrie.
Cette initiative intervient après un double veto russe au renouvellement du mandat d’experts internationaux sur l’emploi d’armes chimiques en Syrie.
La France a ainsi décrété hier le gel d’avoirs contre 25 entités et responsables d’entreprises syriens mais aussi français, libanais ou chinois soupçonnés « d’alimenter le programme syrien de conception et réalisation d’armes chimiques ».
130 ATTAQUES
Aucun responsable du régime n’est toutefois visé.
Au moins 130 attaques chimiques ont été perpétrées en Syrie entre 2012 et 2017.
La conférence a été suivie d’une réunion entre les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de deux pays de la région, Jordanie et Arabie saoudite.
Cette réunion avait pour but de « remettre le processus (de paix) de Genève et les Nations unies dans le jeu » avant le Congrès intersyrien organisé par la Russie le 30 janvier à Sotchi.