Markov s’y attendait
L’ex-défenseur du Canadien n’a pas été invité à Pyeongchang
La Fédération de hockey russe a fait connaître la liste des 42 joueurs susceptibles de représenter ce pays lors du prochain tournoi olympique. Une liste au sein de laquelle n’apparaît pas le nom d’Andreï Markov.
Pour certains, cette absence est une aberration. Pour d’autres, elle est la preuve que les meilleures années de Markov sont derrière lui et que Marc Bergevin a bien fait de ne pas plier face à ses exigences contractuelles.
Pour le défenseur de 39 ans, c’est loin d’être une surprise. Même s’il a été impossible de le joindre, hier, Markov s’était déjà penché sur la question lors du séjour du Journal de Montréal à Kazan, au début du mois de décembre.
« Ce n’est pas ma décision. Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui jouent pour l’équipe nationale. Les entraîneurs ont également des systèmes bien établis », avait-il répondu à l’auteur de ces lignes qui lui demandait s’il entretenait l’espoir de recevoir un coup de fil d’Oleg Znarok, l’entraîneur de l’équipe nationale.
ZNAROK A PIGÉ DANS SA COUR
Markov avait vu juste, tant à propos de la jeunesse que du système de jeu. Aucun des 12 arrières sélectionnés n’est âgé de plus de 30 ans. Le plus vieux, Andreï Zubarev, célébrera son 31e anniversaire de naissance le 3 mars.
Également pilote du SKA de Saint-Pétersbourg, de la KHL, Znarok n’a pas eu à payer une fortune en timbres ni en frais d’appels interurbains pour lancer ses invitations.
Des 42 joueurs susceptibles de s’envoler pour Pyeongchang, 19 portent les couleurs de sa formation. Sur les 12 défenseurs retenus pour l’instant, sept évoluent pour lui cette saison.
Le CSKA de Moscou n’est pas en reste avec 12 représentants, dont trois défenseurs. Nikita Nesterov, l’ancien arrière du Canadien, est du groupe.
C’est à croire que Markov fait partie de la mauvaise clique.
HARLEM GLOBETROTTERS DU HOCKEY
Toutefois, avant d’y voir toute forme de collusion ou de corruption, il faut comprendre que le SKA et le CSKA, toutes deux descendantes de l’Armée rouge (Sports Klub Army), sont les deux formations les plus riches de la KHL. Elles n’ont aucun problème à délier les cordons de leur bourse lorsque vient le temps de mettre de grosses pointures sous contrat.
Les Ilya Kovalchuk, Pavel Datsyuk et Vadim Shipashov, pour ne nommer que ceux-là, s’alignent avec cette formation. Évidemment, leur nom apparaît sur cette liste provisoire en vue des Jeux olympiques.
Pas surprenant que Maxim Talbot, lors d’une discussion avec Le Journal, les ait qualifiés de Harlem Globetrotters du hockey.
De plus, le tournoi olympique en étant un de courte durée, les entraîneurs doivent trouver rapidement une façon de développer des affinités entre les individus. En recrutant principalement son groupe au sein de deux formations, Znarok s’assure de ne pas avoir à s’inquiéter de cette étape cruciale.
CITOYEN CANADIEN, MAIS...
La mise au rancart de Markov par la Fédération de hockey russe a ramené à l’avantplan la volonté de certains de voir l’ancien numéro 79 du Tricolore patiner avec une feuille d’érable sur la poitrine.
Comme il en avait été fait mention dans l’édition du 8 décembre du Journal de Montréal, il s’agit d’un rêve impossible.
Bien que Markov détienne la citoyenneté canadienne, il n’est pas admissible à représenter le Canada aux prochains Jeux olympiques, selon la réglementation apparaissant sur le site de la Fédération internationale de hockey sur glace.
Pour ce faire, un athlète doit posséder une « carte internationale de transfert » émise et approuvée au moins quatre ans avant le début de la compétition internationale à laquelle il souhaite participer.