Le Journal de Montreal

La jaquette à Barrette

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Ainsi, les médecins empochent 105 $ lorsqu’ils arrivent à l’heure.

Et 66 $ lorsqu’ils enfilent une jaquette, un masque et des gants pour aller voir un patient en isolement.

Va-t-on les payer chaque fois qu’ils se lavent les mains après avoir été aux toilettes ?

JOINDRE LES DEUX BOUTS

Je vais essayer ça avec mon boss à LCN.

Cent dollars quand j’arrive à l’heure pour ma chronique quotidienn­e. Cinquante dollars quand je porte un veston. Et 20 $ quand j’ai l’aimable obligeance de me brosser les dents pour ne pas incommoder Julie Marcoux.

Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que ça ne passera pas…

Mon boss va dire que tout ça fait partie de mon travail. Maudit cheap. Et moi qui change de bobettes tous les jours sans rien lui charger…

La prochaine fois, je ne me laverai pas les cheveux, tiens. On va voir ce qu’on va voir.

Cela dit, il faut mettre les primes jaquettes en contexte.

Les médecins ne sont payés en moyenne que 447 000 $ par année.

Pourquoi n’auraient-ils pas le droit à quelques primes par-ci, par-là ?

Après tout, faut bien vivre. Et ils ont fait de longues études, ne l’oubliez pas. Pas « sciences humaines pas de maths » comme moi.

DU BEURRE SUR LES TOASTS

Que voulez-vous, c’est comme ça quand on est assis sur les plus hauts barreaux de l’échelle. On a droit à toutes sortes de tours de passe-passe.

Ton salaire + des bénéfices + des primes + des allocation­s + un char + des frais de condos + des actions + le droit de t’incorporer + un compte de dépenses +…

« Oui, mais la prime jaquette et la prime assiduité ont été négociées », de répondre le ministre Barrette.

Ouais, et alors ? Parce que c’est négocié, c’est acceptable ? Et les préposés, reçoivent-ils des primes chaque fois qu’ils torchent un patient qui a la gastro ?

J’aimerais ça savoir quel pourcentag­e du budget du ministère de la Santé va directemen­t dans les soins aux malades, et quel pourcentag­e va dans la machine et la bureaucrat­ie, sous forme de primes ou de rémunérati­ons…

Je suis sûr qu’on tomberait sur le cul.

Et après ça, on nous dit qu’on manque d’argent.

Ben tiens.

FAISONS PAYER LES GROS

Parlant d’argent, après la hausse de taxes de Soeur Sourire, on songe à hausser le montant des contravent­ions à Montréal. Tiens, j’ai une idée… Pourquoi ne pas instaurer une taxe spéciale pour ceux qui ont des gros nez ?

Les gens qui ont des grosses narines inspirent plus d’air que ceux qui ont des petites narines.

Il n’y aurait pas un peu d’argent à aller chercher là ?

Non, c’est vrai : on paie une taxe verte pour combattre la pollution. Or, qui profite le plus des efforts que nous faisons pour que l’air soit plus propre ? Ceux qui ont des gros nez. C’est comme l’eau chaude. Au lave-auto à côté de chez moi, ça coûte plus cher de faire laver un camion ou un VUS que faire laver une auto.

Pourquoi les gros ne paieraient pas une taxe spéciale pour le supplément d’eau chaude qu’ils utilisent quand ils se lavent ?

Soyons créatifs !

Vais-je recevoir une prime parce que j’ai remis ma chronique à l’heure ?

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