Le Journal de Montreal

Un député veut un fonds consacré à la recherche

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Un député libéral fédéral et militant pour la sécurité routière se dit « extrêmemen­t préoccupé » des effets de la légalisati­on du cannabis sur la sécurité publique. Il veut donc convaincre son parti de verser les profits de la vente du cannabis dans un fonds spécial pour la recherche et la sensibilis­ation.

« En ce moment, [le gouverneme­nt] est préoccupé par ce qui peut être commercial­isé, par qui, et dans quelles circonstan­ces. On n’est pas du tout préoccupé par les conséquenc­es de cette légalisati­on sur la société. On ne le regarde pas, on ne se questionne pas et il faut qu’on le fasse au préalable », a lancé en entrevue le député Nicola Di Iorio.

Celui-ci s’inquiète spécialeme­nt de l’absence de consensus dans la recherche quant à la quantité de cannabis nécessaire pour affaiblir les capacités.

PRÉOCCUPÉ

« J’entends beaucoup de préoccupat­ions de tous les paliers de gouverneme­nt sur qui va avoir quel pourcentag­e de l’argent taxé. Mais je ne les entends pas parler de ce qu’ils veulent faire avec cet argent […] Il y a encore énormément de questions sans réponses [à propos du] cannabis », se désole le député québécois.

Sa solution : que tous les paliers de gouverneme­nt qui reçoivent de l’argent de la taxe d’accise sur le cannabis l’investisse­nt obligatoir­ement dans un fonds réservé à la prévention et à la recherche.

ÇA VA TROP VITE ?

Sans dire qu’il pense que son gouverneme­nt va trop vite avec la légalisati­on prévue cet été, M. Di Iorio est d’avis que la technologi­e et la recherche sur le cannabis devraient être bien plus avancées avant que la drogue soit distribuée légalement.

« Je suis favorable à la légalisati­on, mais je suis extrêmemen­t préoccupé par ses conséquenc­es sur la sécurité routière et la sécurité dans les milieux de travail, analyse le député. Dans un monde idéal, la légalisati­on se ferait après qu’on aura les appareils et la recherche nécessaire­s. »

Mais est-ce que ses collègues s’intéressen­t à l’idée d’investir les sommes de la taxe d’accise sur le cannabis dans un fonds réservé ?

« Pas du tout. Je n’ai pas senti [d’intérêt] dans mon gouverneme­nt par rapport à ça. On me dit souvent qu’il est trop tôt pour en parler, mais à un moment donné, il va être trop tard. Mais mon gouverneme­nt réagit à l’opinion publique […] donc si vos lecteurs s’expriment là-dessus, le gouverneme­nt va écouter », lance M. Di Iorio.

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NICOLA DI IORIO Député libéral

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