Le frère du caïd Raynald Desjardins porté disparu
Les policiers de Laval ont transféré cette enquête à la Sûreté du Québec
La Sûreté du Québec tentera de percer le mystère entourant la disparition de Jacques Desjardins, frère aîné du caïd mafieux Raynald Desjardins, qui manque à l’appel depuis presque trois mois.
L’enquête qui était menée par la police de Laval a été transférée au cours des derniers jours, a appris Le Journal de Montréal. La SQ, qui détient une vaste expertise sur le milieu du crime organisé, essayera maintenant de dénouer l’impasse.
Ironie du sort, c’est la même SQ qui avait passé les menottes aux poignets de Raynald Desjardins en décembre 2011 pour avoir orchestré l’assassinat de l’aspirant parrain Salvatore Montagna.
DANS UNE IMPASSE
Au lendemain du meurtre, le caïd avait même offert un verre de vin aux deux enquêteurs venus le questionner chez lui. Desjardins a depuis été condamné à 14 ans de pénitencier.
Jacques Desjardins avait quitté son domicile à Laval, vers 8 h, le matin du 30 octobre, pour se rendre à un rendez-vous, d’après la police. L’homme de 68 ans n’a pas redonné signe de vie à sa famille, qui disait craindre pour sa sécurité lorsqu’elle a signalé sa disparition aux autorités.
Seule sa voiture, une Volkswagen Passat blanche, a été retrouvée le lendemain, abandonnée dans une rue résidentielle du secteur Sainte-Rose, à Laval. Le véhicule a été passé au peigne fin par des policiers spécialistes en scène de crime, mais le résultat des expertises est gardé secret.
Selon nos informations, la police lavalloise n’aurait pas amassé d’indices pouvant laisser croire que le sexagénaire ait pu être victime d’un acte criminel.
Toutefois, cette hypothèse ne peut être écartée jusqu’à preuve du contraire.
DANS LES STUPÉFIANTS
Jacques Desjardins avait des antécédents en matière de trafic et d’importation de drogue qui auraient pu lui attirer des ennemis.
Des documents de cour dont Le Journal a obtenu copie précisent notamment qu’au printemps 2012, Jacques Desjardins fut identifié comme « le financier pour l’exportation de 48 kg de cocaïne saisis au Pérou » et reliés à une filière de trafiquants de la mafia montréalaise qui intéressait la Gendarmerie royale du Canada.
Il avait aussi été condamné à quatre ans de pénitencier en 1997 pour complot d’importation de haschisch.
REPRÉSAILLES ?
De plus, la thèse voulant que des criminels aient pu s’en prendre à lui en guise de représailles envers son frère Raynald est également sur la table des enquêteurs.
Le 19 mai 2010, alors que le parrain Vito Rizzuto était incarcéré aux États-Unis pour complot de meurtre, des rivaux de son clan s’étaient déguisés en policiers pour kidnapper son beau-frère et consigliere, Paolo Renda, près de sa luxueuse résidence de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
Seule sa voiture de marque Lexus, avec des steaks sur la banquette, a été retrouvée à ce jour.
Avant son arrestation, Raynald Desjardins employait le fils de son frère Jacques comme garde du corps.