Des commerçants craignent d’être eux aussi incendiés
Un restaurant accolé à leurs locaux est la cible d’une vague d’incendies criminels
« J’AI PERDU TOUS MES CLIENTS AUJOURD’HUI. L’ÉQUIPEMENT D’EXAMEN EST DANS L’EAU. » – Claude El-Khoury, lunetterie Grand Optical
Les commerçants voisins d’un restaurant libanais visé par une série d’incendies criminels craignent de devenir les victimes collatérales d’une guerre qui ne les concernent pas.
« J’ai vraiment peur, je ne sais plus quoi faire », lance Claude El-Khoury, propriétaire de la lunetterie Grand Optical.
Son commerce partage un mur avec le restaurant Ezo D qui a été la cible d’un troisième incendie criminel en quelques semaines seulement. Encore hier, il a subi de lourds dommages.
« J’ai perdu tous mes clients aujourd’hui. L’équipement d’examen est dans l’eau », ajoute-t-elle.
Elle devra faire une deuxième réclamation à son assureur pour le nettoyage.
Un peu plus loin dans le petit complexe qui abrite quatre commerces sur le boulevard de L’Acadie face au Marché central, David Pineda, gérant adjoint au Party Expert, restait calme face aux événements.
IL CRAINT LE PIRE
« Mais si le restaurant flambe pour vrai, ça va tous nous affecter », a-t-il mentionné au Journal. Seule une odeur de fumée s’est rendue jusqu’à l’emplacement occupé par le commerce.
Comme les 11 et 21 janvier derniers, les incendiaires ont fracassé la porte avant du restaurant afin d’introduire un bidon d’essence à l’intérieur pour mettre le feu.
Hier, ils avaient même apporté une bombonne de gaz propane.
Le SPVM a arrêté deux suspects d’âge mineur dans les derniers jours.
Les incendies font l’objet d’une enquête. D’autres arrestations sont à prévoir.
Mme El-Khoury s’inquiète tout de même que les malfaiteurs encore au large tentent d’utiliser les locaux voisins pour arriver à leurs fins.
« Les assureurs devraient imposer l’installation de portes blindées. Je le ferais bien, mais c’est très coûteux », suggère-t-elle.
Avec les montures en magasin et son équipement pour les examens de la vue, un incendie serait dévastateur pour son entreprise.
Joints par Le Journal, les enfants de la propriétaire du Ezo D, Élizabeth Daou, ont préféré ne pas commenter la situation, à la demande des enquêteurs.
« On ne sait pas qui a fait cela », a tout de même indiqué son fils.
Le restaurant avait également été victime d’une série d’attaques incendiaires en juillet 2010.