Le Journal de Montreal

Le plan du PQ inéquitabl­e

Les libéraux croient que le tarif unique en garderie serait mauvais

- PATRICK BELLEROSE

SHANGHAÏ | Le retour au tarif unique dans les centres de la petite enfance proposé par le Parti québécois serait une mesure inéquitabl­e qui favorisera­it les mieux nantis du Québec, affirme le premier ministre Philippe Couillard.

« Le problème avec le tarif unique, c’est que c’est un transfert presque direct des moins fortunés aux plus fortunés », affirme le premier ministre, qui mène présenteme­nt une mission économique en Chine.

Philippe Couillard prend l’exemple d’un couple de médecins spécialist­es. « Qu’un couple de médecins spécialist­es paie la même chose que quelqu’un qui fait 40 000 $, 50 000 $ par année, chacun dans le couple, ça me paraît discutable », dit-il.

Au terme de son caucus présession­nel à Shawinigan cette semaine, le PQ s’est engagé à rétablir le tarif unique pour le service de garde à 8,05 $ pour le premier enfant, s’il prend le pouvoir en octobre prochain.

Le coût chuterait de moitié à 4 $ par jour pour un second enfant, tandis qu’un troisième fréquenter­ait le CPE gratuiteme­nt. De plus, les familles dont les revenus sont inférieurs à 34 000 $ ne déboursera­ient pas un sou.

En revenant au tarif unique, le Parti québécois abolirait la contributi­on additionne­lle pour les services de garde selon le revenu familial mise en place par le gouverneme­nt Couillard, la ligne 434 du rapport d’impôts, que Jean-François Lisée qualifie de « taxe famille ».

« Ce que le gouverneme­nt libéral a fait avec cette ligne 434, a dit Jean-François Lisée plus tôt cette semaine, c’est donner beaucoup d’oxygène au modèle d’affaires préféré par la CAQ, c’est-à-dire le modèle d’affaires des garderies non subvention­nées dont la qualité des services – toutes les études le montrent – est moindre. »

CHOIX

Au contraire, réplique Philippe Couillard, le gouverneme­nt a voulu offrir plus de choix aux familles. « Le PQ veut un monopole des CPE, la CAQ veut un monopole des garderies privées, nous, on veut le choix pour les parents », lance-t-il.

De plus, la modulation des tarifs permet « de stabiliser et d’assurer l’avenir des services de garde », dit le premier ministre. En 2016, la contributi­on additionne­lle a permis à l’État d’encaisser 150 millions $ supplément­aires.

« J’entends ce que dit monsieur, Lisée, mais maintenant, je veux voir le cadre financier. [...] Là où on met l’argent public, on ne le met pas ailleurs. Il y a d’autres priorités pour nos enfants », souligne-t-il.

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