Le Journal de Montreal

Retour de la guerre des sanctions entre Moscou et Washington ?

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WASHINGTON | (AFP) Les États-Unis ont annoncé hier de nouvelles sanctions liées au conflit en Ukraine et à l’annexion de la Crimée par Moscou, aussitôt jugées « absurdes » par la Russie qui menace d’une « riposte ».

La décision du Trésor américain, qui cible en tout neuf entités et 21 personnes, notamment de hauts responsabl­es russes et des « ministres » séparatist­es, risque ainsi de relancer la guerre des sanctions qui a fait rage l’an dernier entre Washington et Moscou.

Les relations entre les deux grandes puissances sont au plus bas. Le rapprochem­ent promis et espéré par le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine est pour l’instant resté lettre morte, sur fond d’accusation­s d’ingérence russe dans la présidenti­elle de 2016 aux États-Unis, et alors que l’enquête américaine sur ce dossier porte aussi sur des soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du milliardai­re républicai­n et le Kremlin.

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a prévenu fin 2017 que le conflit ukrainien restait « l’obstacle persistant » empêchant toute embellie. « Nous n’allons jamais revenir à des relations normales sans solution en Ukraine », avait-il martelé, promettant de maintenir les sanctions tant que la Russie « ne sera pas revenue sur les actes qui les ont déclenchée­s ».

« Le gouverneme­nt américain est déterminé à préserver la souveraine­té et l’intégrité territoria­le de l’Ukraine et à viser ceux qui tentent de saper les accords de Minsk », signés début 2015 pour tenter de régler ce conflit qui a éclaté au printemps 2014 et qui perdure, a déclaré hier le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

NOUVELLES MESURES

Les nouvelles mesures concernent en premier lieu onze responsabl­es séparatist­es : des « ministres » des république­s autoprocla­mées de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, ainsi que le « gouverneur » de Sébastopol, en Crimée, tous accusés d’avoir entravé la paix ou d’exercer des fonctions gouverneme­ntales en territoire ukrainien sans autorisati­on de Kiev.

Le vice-ministre russe de l’Énergie Andreï Tcherezov et un chef de service au sein du même ministère sont également sanctionné­s. Ils avaient déjà fait l’objet de sanctions de l’Union européenne pour avoir détourné des turbines de gaz de l’allemand Siemens vers la Crimée, confrontée à plusieurs coupures de courant massives depuis son annexion par Moscou en 2014.

« ABSURDE »

C’est « une campagne de sanctions absurde qui n’a abouti et n’aboutira à aucun résultat », a réagi le ministère russe des Affaires étrangères. « Si les autorités américaine­s préfèrent rompre les liens économique­s […] avec la Russie, c’est leur droit, comme nous nous réservons le droit de riposter. »

Selon la diplomatie russe, avec ces nouvelles sanctions imposées « sous un prétexte inventé de l’implicatio­n de la Russie dans la crise ukrainienn­e », les États-Unis ne font que « montrer au monde entier leur propre impuissanc­e ».

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