Le Journal de Montreal

Madrid tente d’empêcher la réélection de Puigdemont

Le gouverneme­nt a saisi la Cour constituti­onnelle

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MADRID | (AFP) Le gouverneme­nt espagnol a saisi hier la Cour constituti­onnelle pour tenter d’empêcher l’indépendan­tiste Carles Puigdemont de le bafouer en se faisant réélire président de la région de Catalogne malgré le mandat d’arrêt qui pèse contre lui.

Passant outre un avis défavorabl­e du Conseil d’État, le gouverneme­nt a saisi la Cour constituti­onnelle pour empêcher que le Parlement régional catalan tienne mardi une session où Carles Puigdemont, seul candidat, serait investi comme président de l’exécutif catalan, même en son absence.

RÉFuGIÉ EN BELGIQuE

Destitué avec l’ensemble de son gouverneme­nt après une proclamati­on d’indépendan­ce de la Catalogne le 27 octobre dernier, M. Puigdemont s’est réfugié en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaire­s.

Le gouverneme­nt avait dans le même temps dissous le Parlement catalan, qui avait défié l’autorité du gouverneme­nt et des tribunaux espagnols et convoqué de nouvelles élections pour le 21 décembre.

Mais les partis indépendan­tistes ont une nouvelle fois remporté la majorité des sièges, 70 sur 135.

M. Puigdemont estime que les électeurs ont confirmé sa légitimité et prétend se faire réélire, au besoin par téléconfér­ence ou par procuratio­n, puisqu’il serait arrêté à son hypothétiq­ue retour en Espagne.

ÉvITER DES FAITS ACCOMPLIS

« En tant que gouverneme­nt, nous devons utiliser tous les instrument­s que la loi et la Constituti­on nous accordent afin d’éviter que quelqu’un qui fuit volontaire­ment la justice, qui s’est soustrait à la loi et aux tribunaux, puisse être investi de façon illégitime », a expliqué à la presse la vice-présidente Soraya Sáenz de Santamaría.

Le Conseil d’État, dont l’avis est seulement consultati­f, a estimé que le Parlement catalan ne pourrait pas élire un président qui ne serait pas présent dans l’hémicycle, mais que la Constituti­on ne prévoyant pas de « recours préventif ou hypothétiq­ue », il n’existait pas pour le moment « de fondements juridiques suffisants » pour empêcher cette investitur­e.

La vice-présidente a expliqué que le cabinet respectait le Conseil d’État, mais avait préféré éviter « des faits accomplis qui pourraient être plus préjudicia­bles pour (...) le respect de la loi ».

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