Pas d’économie sur la facture d’Hydro

Hydro-Québec vient peut-être de remporter au Massachusetts le contrat d’exportation le plus payant de son histoire, mais les Québécois ne doivent pas pour autant s’attendre à voir baisser leur facture d’électricité.

L’entente est « historique », a insisté hier matin le président-directeur général d’Hydro-Québec, Éric Martel.

Le Massachusetts a retenu les services de la société québécoise afin de l’alimenter en électricité propre. L’entente de 20 ans devrait générer des revenus d’« environ » 10 milliards $ selon la société d’État, qui ne précise toutefois pas les profits qu’elle espère en tirer.

DES PROFITS RÉINVESTIS

Ces profits vont bénéficier à tous les Québécois, a dit M. Martel, rappelant que les profits d’Hydro-Québec sont ensuite réinvestis dans les services aux citoyens, servant à « payer des salaires de médecins et de professeurs ».

Mais ceux qui espéraient que les revenus d’exportation d’Hydro-Québec permettent de faire baisser les prix payés par les Québécois pour leur électricité vont être déçus.

Ni M. Martel ni le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Pierre Moreau ne se sont engagés à transférer aux contribuables québécois les retombées de ce lucratif contrat.

Les deux dernières hausses tarifaires imposées aux clients résidentiels québécois ont été de seulement 0,7 %, ont-ils rappelé.

« C’est le gouvernement qui est actionnaire unique et qui fixe les dividendes versés à l’État. Une hausse des revenus, c’est une bonne nouvelle pour tous, indépendamment de la tarification fixée par la Régie » de l’énergie, a poursuivi M. Moreau.

Alors que plusieurs s’interrogent à savoir si les exportations d’Hydro-Québec valent vraiment tous les efforts investis en ce sens par la société, M. Martel a rappelé que celles-ci avaient représenté 28 % des profits en 2016 (ou 803 millions $), alors qu’elles composent environ 16 % du volume des ventes nettes d’électricité. Le nouveau contrat sera lui aussi « payant » pour la société, a-t-il ajouté.

Hydro-Québec souhaite doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030 pour qu’il s’élève à 27 milliards.