La LNH s’invite en Basse-Côte-Nord
Simon Gagné et un arbitre enseignent les rudiments du hockey aux jeunes Innus
LA ROMAINE | « Simon Gagné qui vient à La Romaine, c’est un événement ! » L’enseignant Étienne Gourde ne pouvait mieux résumer la journée à laquelle les jeunes hockeyeurs innus de la communauté d’Unamen Shipu ont eu droit, hier. Résumé de cette singulière visite d’un gagnant de la coupe Stanley et d’un officiel qui a plus de 1000 matchs derrière la cravate dans la LNH, dans ce village de la Basse-Côte-Nord.
À l’initiative du transporteur Air Liaison, qui avait invité quelques médias de Québec, dont Le Journal, à couvrir cette aventure, Gagné et le juge de lignes Jonny Murray sont débarqués dans ce petit village d’environ 1050 âmes pour offrir leurs meilleurs conseils. Technique de patinage et de freinage, exercice de lancers et minimatchs pour couronner le tout, les Innus ont été servis à souhait durant les deux séances d’entraînement de près d’une heure.
« Le hockey, c’est le sport favori des jeunes en bas de 25 ans. Cette visite, ça va marquer les jeunes pour leur vie. Ils vont en parler tout le temps et ça va les motiver à continuer à vouloir s’entraîner », a confié l’ancien chef et actuel conseiller, Raymond Bellefleur, lui-même captivé par la présence des professionnels à l’aréna local.
LE PLAISIR DE REDONNER
Ce passage éclair du hockeyeur retraité et de l’officiel était attendu depuis des semaines à Unamen Shipu – La Romaine, en français. Dès leur arrivée, les enfants se sont jetés sur les vedettes d’un jour pour obtenir photos et autographes, qu’ils allaient réussir à se procurer à l’issue des exercices sur la patinoire, repartant à la maison avec un large sourire et des yeux pleins d’étoiles.
Murray, qui possède son école spécialisée dans le perfectionnement du coup de patin à L’Ancienne-Lorette (Extreme Power Skating), n’a pas hésité une seconde à se joindre à ce projet.
« C’est une expérience qui sort de l’ordinaire. On a été choyés par la vie dans la job qu’on fait et, pour moi, c’est une façon de redonner à la communauté de montrer le genre de technique qu’on a au Québec. Peut-être qu’un jour, s’ils mettent plus de temps et qu’ils font attention à leur technique, ils pourront arriver au même niveau que les gens qui viennent d’ailleurs », a expliqué le Beauportois qui était d’office, la veille, au Centre Bell lors du match du Canadien contre les Hurricanes de la Caroline.
« J’ai essayé de dormir, mais ça n’a pas fonctionné. Mais il n’y a pas de problème, j’étais là pour redonner! » a renchéri en riant ce résident de Fort Lauderdale, qui profitera de l’ensemble de la pause du match des étoiles dans sa région natale.
SOURCE DE MOTIVATION
Installé depuis huit ans dans ce coin isolé de la province, Étienne Gourde a salué l’initiative qui s’inscrit dans la philosophie que ses collègues et lui tentent d’inculquer à leurs élèves. Le hockey sert en quelque sorte de catalyseur pour les Montagnais afin qu’ils restent à l’école une fois à l’adolescence. « C’est quelque chose qu’on essaie de faire ici, de combiner le plaisir à l’éducation pour attirer les jeunes à l’école », a souligné le professeur de français au niveau secondaire.
« On leur dit que s’ils sont capables de réussir au hockey, ils sont capables de le faire à l’école. On fait des liens entre les deux pour les motiver », a renchéri Frédéric Simard, un éducateur spécialisé et enseignant en éducation physique.
En plus de Murray et Gagné, Anthony Verret, un ancien porte-couleurs des Remparts, a montré son savoir-faire aux membres de la communauté innue.