La méthode Duverne
Préparateur physique très exigeant, il a une vision à long terme
MIAMI | Dans le milieu du soccer français, la réputation de Robert Duverne n’est plus à faire. Il a des airs de dur. Peut-être que certains joueurs l’ont craint, mais ses méthodes ont prouvé leur efficacité.
l∫ Depuis le début de la semaine, les joueurs de l’Impact vivent une réalité qu’ils n’avaient jamais connue lors d’un camp d’entraînement.
Ce séjour en Floride est un véritable camp de remise en forme qui commence généralement au petit matin avec une randonnée à vélo.
Ça se poursuit dans un parc avec une séance de course assez costaude. Une rumeur veut même qu’un joueur ait rendu son déjeuner en raison de l’intensité.
Mais ça ne s’arrête pas là. Rémi Garde prend la relève en fin d’après-midi avec une séance d’entraînement avec ballon histoire de commencer à travailler les aspects techniques.
UN HOMME ENTIER
Sous des airs peut-être un peu rêches, Duverne est pourtant très humain et sympathique et on sent son envie de partager son approche avec ses nouveaux protégés.
« Je suis très impatient de confronter mes méthodes européennes à un championnat qui vaut son pesant d’or. »
Et que dit-il à ceux qui vont le trouver trop dur ou trop exigeant ?
« Je suis entier, je suis comme je suis. Ils prendront ce qu’ils ont envie de prendre. Ils peuvent détester le préparateur physique, j’espère qu’ils vont apprécier l’homme. »
EXIGEANT
Duverne sait qu’il a une réputation de dur dans les cercles du foot, mais il tient à corriger la perception.
« Je dirais plutôt que je suis exigeant et précis dans ce que je veux faire. J’essaie d’amener mon savoir-faire et mon savoirvivre dans le travail. »
« Je ne veux pas avoir une légitimité parce que c’est dur. C’est facile de dire ils ont souffert, j’ai bien travaillé, mais la réalité, ce n’est pas ça. »
Pour lui, c’est surtout une question de faire un travail de fond pour tenir le coup dans une ligue au calendrier long et rigoureux.
« C’est un championnat qui ressemble beaucoup, dans la longueur, à ce qu’on fait en Europe avec les séries parce qu’on demande un pic de forme à ce momentlà et il va falloir en tenir compte dans le planning, il ne faut pas être carbonisé au moment où la saison se termine parce que ça sera décisif. »
« On ne verra pas la vérité maintenant et l’important, c’est que tout le monde puisse pratiquer son football au service du plan de jeu de l’entraîneur tout au long de la saison. »
TRAVAIL DE FOND
Duverne n’a pas mis de temps à préparer son équipe puisqu’un programme a été distribué à ceux qui faisaient partie de l’effectif l’automne dernier.
« On met tout le monde au même niveau, on va intégrer ces données dans la préparation. Les joueurs qui étaient à Montréal avaient un programme de vacances, ils avaient pour mission d’être prêts pour aborder la période de préparation. »
« Je vois que tout le monde a vraiment bien challengé ça et on intègre les joueurs européens. »
Il se dit d’ailleurs très satisfait de l’implication des joueurs qui semblent acheter son programme même s’il est exigeant.
« Je suis très content du travail et de l’investissement des joueurs et je suis content de les découvrir et de les jauger rapidement sans avoir besoin de faire un test. »
« Je pense avoir déjà cerné dans quelle direction on va travailler pour chacun d’entre eux. Je m’aperçois que ce sont vraiment des joueurs qui aiment travailler et je suis content de ce premier contact. »
COMPLICES
Duverne, qui était en Ligue 1 avec Lens avant d’accepter le poste avec l’Impact, se retrouve avec de vieux complices.
Voilà une raison de plus de s’investir à fond dans un tel projet.
« J’ai eu la chance d’être le préparateur de Rémi [Garde] quand il était jeune joueur, j’ai eu la chance d’être le préparateur de Maxence [Flachez] et j’ai eu l’honneur d’être l’adversaire de Joël [Bats] quand il jouait encore. »