Le Journal de Montreal

Plus ça change, plus c’est pareil

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Quand le Canadien a battu l’Avalanche du Colorado, l’équipe de l’heure dans la LNH, je me suis dit qu’enfin, j’aurais du positif sur le CH à dire dans cette chronique. Malheureus­ement, j’avais parlé trop vite…

Comment expliquer que le Tricolore vole littéralem­ent sur la patinoire face à l’Avalanche mardi et y dispute sans l’ombre d’un doute son meilleur match de la saison et que, deux jours plus tard, la même équipe offre un spectacle complèteme­nt désolant contre les Hurricanes de la Caroline ?

J’aimerais qu’on m’explique. Cette équipe est devenue extrêmemen­t difficile à évaluer.

Contre les Hurricanes jeudi soir, le Canadien aurait, sans exagérer, pu accorder sept buts en première période seulement sur des revirement­s.

On le dit depuis longtemps, mais chaque match le met davantage en évidence.

La brigade défensive du Tricolore est tristement mauvaise. Jordie Benn et Jakub Jerabek ont été sur la patinoire pour cinq buts des Canes jeudi soir. Cinq !

Le pire dans tout cela, c’est qu’ils ont continué à jouer leur tour régulier… Si je m’appelle Marc Bergevin, ce matin, je place Benn, Jerabek, Karl Alzner et David Schlemko au ballottage dans l’espoir qu’ils soient réclamés.

JULIEN NE S’AIDE PAS

Je commence d’ailleurs à avoir de la difficulté à suivre l’entraîneur Claude Julien.

Après la rencontre de jeudi, il a mentionné aux journalist­es que l’effort y était, mais que les joueurs n’étaient pas prêts. C’est dommage, mais il se tire dans le pied avec de telles déclaratio­ns, car c’est son travail de préparer adéquateme­nt ses troupiers.

Jamais un entraîneur ne devrait parler de préparatio­n déficiente. Ça laisse sous-entendre que quelqu’un dans le personnel n’a pas fait son travail.

Remarquez que ce sont des joueurs profession­nels. Eux non plus ne devraient jamais dire qu’ils n’étaient pas prêts.

SANS ÉMOTION

Ce qui me dérange encore plus c’est que personne ne semble dérangé par la situation. Le Canadien est épouvantab­lement médiocre cette année, mais aucun joueur de l’organisati­on n’a réellement démontré qu’il en avait marre de perdre.

Personne n’a cassé un bâton ou n’est sorti publiqueme­nt pour dire que c’était assez, que les choses devaient changer. Peut-être le fait-on à l’interne, mais notre travail est d’analyser ce qu’on voit et, en ce moment, on ne voit rien. Rien du tout.

On a l’impression que tous les joueurs sont assis du côté passager. Tout le monde semble se regarder et attendre la fameuse bombe, mais personne ne prend l’initiative d’appuyer sur le détonateur.

LA SOUPE EST CHAUDE

Pendant ce temps, l’étau se resserre autour de Marc Bergevin.

Les rumeurs de congédieme­nt sont devenues un sujet incontourn­able, non seulement à Montréal, mais à travers la Ligue nationale de hockey. Et le directeur général du CH ne doit pas être le seul à avoir peur pour son poste à l’heure actuelle.

Si le Canadien ne dispose d’aucune relève sur la patinoire, c’est aussi le cas au deuxième étage. Tous les conseiller­s de Marc Bergevin vivent à l’extérieur de Montréal et, en plus, ne sont pas francophon­es. Personne, en ce moment, ne pourrait remplacer Bergevin par intérim si on décidait de lui monter la porte.

Il est donc clair que si Bergevin saute, tout le monde saute avec lui.

– Propos recueillis par Kevin Dubé

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Le Canadien est capable du meilleur comme du pire ces derniers temps, comme le dernier match contre les Hurricanes jeudi.

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