Le Journal de Montreal

En plus, ils n’écoutent pas leurs entraîneur­s

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Si la préparatio­n d’une équipe relève de son groupe d’entraîneur­s, les joueurs du Canadien ont bien mal fait paraître Claude Julien et ses adjoints dans leur défaite aux mains des Hurricanes de la Caroline, jeudi soir. Julien n’a toutefois pas manqué de leur remettre sur le nez après le match.

Sans le dire exactement dans ces mots, Julien a ni plus ni moins dit que ses hommes avaient manqué de profession­nalisme. Puis, il a ajouté qu’ils ne pouvaient quand même pas être maternés comme dans une garderie.

Tout le monde sait que le Tricolore forme une bien mauvaise équipe cette saison. Ce qui rend la situation encore plus déplorable, c’est quand ses joueurs se traînent les pieds, comme ils l’ont fait face aux Hurricanes.

Ce n’est pas parce qu’ils n’avaient pas été mis en garde contre un relâchemen­t après leur victoire de mardi contre l’Avalanche du Colorado. Ce n’est pas parce qu’ils avaient été mal préparés non plus.

Au lieu d’être appelés à patiner jeudi matin, ils ont été conviés à une séance de vidéo. Les mêmes choses leur ont été répétées lors de la réunion d’avantmatch.

Une fois le match commencé, ils avaient tout oublié. C’était triste de les voir. Qu’ils perdent parce que leur manque de talent les rattrape, c’est une chose. Mais qu’ils ne compensent pas par le travail, c’est se moquer des amateurs.

Combien de fois voit-on des équipes faibles gagner contre des formations plus fortes parce qu’elles ont travaillé plus fort ?

Il faut de la déterminat­ion, que diable !

MANQUE DE COMBATTANT­S

Julien ne visait pas tout le monde, bien sûr.

Charles Hudon a disputé un bon match, même s’il a reconnu une erreur qui a mené au but ayant coûté la victoire aux siens.

Brendan Gallagher a été fidèle à luimême en donnant tout ce qu’il avait. Artturi Lehkonen a déployé lui aussi de l’ardeur. Nicolas Deslaurier­s a peutêtre conservé une fiche de moins trois, mais il a continué au moins à apporter une présence physique. Il a distribué huit mises en échec, un sommet chez les deux équipes il va sans dire.

Mais aucune équipe ne gagne avec la contributi­on de seulement quatre joueurs.

Julien a probableme­nt passé un savon à ses troupiers après leur performanc­e de la première période, qu’il a qualifiée d’exécrable.

Ses joueurs ont inscrit cinq buts aux deuxième et troisième engagement­s, mais ils ont passé leur temps à jouer du hockey de rattrapage. Ils n’ont été à égalité que durant 3 minutes et 15 secondes durant toute la soirée.

30e POUR LES REVIREMENT­S

La brigade défensive que Marc Bergevin avait dit supérieure à l’an dernier avant le début de la saison est exécrable.

Les défenseurs et Carey Price ont commis 13 des 15 revirement­s commis par l’équipe. Victor Mete a terminé la soirée avec trois, Jordie Benn, David Schlemko, Jeff Petry et Jakub Jerabek avec deux chacun et Karl Alzner et Price avec un chacun.

Les défenseurs ne sont toutefois pas les seuls responsabl­es de la mauvaise tenue du Tricolore en défensive.

Les chiffres indiquent que le Canadien est la deuxième équipe, derrière les Rangers (655), totalisant le plus grand nombre de revirement­s avec 652. On parle d’une moyenne de 13 par rencontre.

Les Oilers d’Edmonton et les Sharks de San Jose suivent avec 596 revirement­s chacun.

Au plan individuel, Brent Burns est dernier dans la ligue avec 92. Il vient devant Jeff Petry, qui en accuse 69.

PRICE MAL DANS SA PEAU

J’ai eu la même impression en regardant Carey Price après la défaite contre les Hurricanes qu’à mes visites précédente­s dans le vestiaire cette saison. Ce gars-là semble malheureux comme les pierres.

C’est vrai qu’il n’y a rien pour sauter dans les airs en cette campagne difficile. Mais Price ne semble pas dans son assiette. On dirait que quelque chose le perturbe.

Certains lui imputent tout le fardeau des déboires du Tricolore, mais il faut faire la part des choses. Il a sa part de responsabi­lités comme tout le monde, mais le Canadien joue terribleme­nt mal.

Regrette-t-il d’avoir accepté rapidement la prolongati­on de contrat qu’il a reçue l’été dernier ?

Estime-t-il que ses chances de remporter la coupe Stanley à Montréal sont nulles ?

La grande question demeure celle qu’on est plusieurs à se poser : l’avenir du Canadien passe-t-il encore par lui ?

PAS DE QUOI EN FAIRE UN PLAT

Plusieurs amateurs sont déçus que Vladimir Guerrero soit coiffé de la casquette des Angels sur la plaque qui lui rendra hommage au Temple de la renommée du baseball.

Mais il n’y a pas de quoi en faire un plat.

Pour nous qui l’avons aimé, nous l’associeron­s toujours aux Expos. Les Angels sont une équipe anonyme pour les amateurs de baseball montréalai­s. Ils n’ont pas la renommée des Yankees, des Dodgers ou des Giants.

Guerrero est leur premier représenta­nt admis à Cooperstow­n.

C’est avec cette équipe qu’il a eu la chance de jouer dans les séries éliminatoi­res. Il a participé aussi à une Série mondiale avec les Rangers du Texas.

Il a joué aussi devant beaucoup plus de monde avec ces deux équipes qu’avec les Expos.

WEEK-END SANS HOCKEY

Êtes-vous de ceux qui regarderon­t les épreuves d’habileté et le match des étoiles de la Ligue nationale en fin de semaine ?

Grand bien vous en fasse si c’est le cas.

En ce qui me concerne, je vais faire autre chose.

Déjà que le hockey n’est pas un sport qui se prête à ce genre de match, la LNH dénature complèteme­nt son produit en y présentant du jeu à trois contre trois.

Tant mieux pour ceux qui aiment !

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Carey Price a sa part de responsabi­lité dans les insuccès du Canadien, mais il n’est pas le seul à blâmer.

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