Le Journal de Montreal

JULIEN S’IMPATIENTE

L’entraîneur du CH a lancé trois messages clairs à ses meilleurs joueurs depuis le début de janvier

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM c jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

TAMPA | Claude Julien doit ressentir un mélange d’émotions entre la résignatio­n, le découragem­ent et l’impatience. S’il gardait une attitude du bon prince depuis le début de la saison en épargnant de critiquer publiqueme­nt ses joueurs, Julien déroge plus souvent à cette règle sacrée, surtout envers ceux qui devraient transporte­r l’équipe.

l∫

Quelques minutes après le revers de 6 à 5 contre les Hurricanes de la Caroline, l’entraîneur en chef n’a pas crucifié un de ses protégés sur la place publique, mais sa frustratio­n restait bien palpable. Et c’était possible de deviner assez facilement de qui il désirait parler.

« Je ne cherche pas à pointer du doigt des joueurs, mais je m’attends à voir des joueurs concentrés, a dit Julien avant le congé pour la pause du match des étoiles. Certains l’étaient, mais plusieurs non. Les pros doivent être des pros. Nous ne sommes pas une garderie. »

À 23 ans et 22 ans, Alex Galchenyuk et Jonathan Drouin n’ont techniquem­ent plus besoin d’une gardienne. Julien n’a jamais identifié ses deux jeunes attaquants, mais il leur lançait certaineme­nt une flèche avec cette déclaratio­n. Après une bonne rencontre contre l’Avalanche du Colorado, Galchenyuk et Drouin ont multiplié les erreurs sur le plan défensif face aux « Canes », terminant avec des dossiers de -3.

Si la statistiqu­e des plus et moins est souvent remise en question, elle sert parfois de très bon indicateur. Depuis le début de la saison, Galchenyuk et Drouin ont les deux pires fiches de l’équipe à -24 et -22. Il s’agit aussi des pires dossiers parmi tous les attaquants de la LNH.

UN MESSAGE RÉPÉTITIF

Assez calme pour les premiers mois de la saison, Julien sort plus souvent de sa coquille pour s’exprimer librement. Depuis le début du mois de janvier, l’ancien entraîneur des Bruins de Boston a envoyé trois fois des messages clairs à ses meneurs.

« Pour sortir de notre léthargie, nos meilleurs joueurs doivent se lever et saisir les occasions qui se présentent à eux. Ce ne sont pas les gars qui ont des rôles secondaire­s qui vont nous sortir de là. Il y a plusieurs joueurs qui doivent en donner plus et d’autres qui doivent prendre de meilleures décisions. Il y a plusieurs facteurs en jeu. Il faut prendre [ses] responsabi­lités et [se] dire qu’on veut faire la différence comme joueur. »

Julien avait fait cette sortie au lendemain du revers de 4 à 1 contre les Sharks de San Jose le 2 janvier, au Centre Bell.

Il n’avait pas été plus délicat quelques minutes après son retour perdant au TD Garden de Boston le 17 janvier dernier.

« On n’a pas été bons ce soir, c’est aussi simple que ça, avait-il lancé après une défaite honteuse de 4 à 1 contre les Bruins. J’ai été vraiment déçu de notre effort. Il faut prendre nos responsabi­lités. Quand ton quatrième trio continue d’être ton meilleur trio au niveau de l’attaque et du travail, tu espères, à un moment donné, qu’on va avoir la même chose de tout le monde. »

Depuis le passage à Boston, il y a un seul trio qui a saisi le message de Julien. Utilisé comme roue de secours au centre en l’absence de Phillip Danault, Paul Byron a fait son boulot en compagnie de Max Pacioretty et de Charles Hudon.

À leurs cinq dernières rencontres, Pacioretty (4 buts, 2 passes) et Byron (1 but, 5 passes) ont chacun amassé six points, alors que Hudon a récolté quatre points (2 buts, 2 passes).

DES STATISTIQU­ES ALARMANTES

À la pause du match des étoiles, le CH a un seul marqueur parmi les 100 premiers de la LNH. Et il vient au 98e rang avec Pacioretty et ses 31 points. S’il maintient un rythme semblable, le capitaine terminerai­t l’année avec 52 points.

Quand Julien dit que ses meilleurs joueurs doivent être les meilleurs, cette affirmatio­n est également bonne pour Carey Price. Même s’il est l’unique représenta­nt de son équipe à Tampa pour la classique des étoiles, Price n’a pas une saison à la hauteur de son talent avec une moyenne de 3,02 et un taux d’efficacité de ,905.

Parmi les gardiens qui ont joué 16 matchs ou plus cette saison, Price vient au 36e rang de la LNH pour la moyenne et au 37e rang pour le taux d’efficacité. Il est donc très loin d’un trophée Vézina.

S’il a connu des premières semaines désastreus­es, le gardien originaire d’Anahim Lake souffre également de jouer devant une des pires brigades de défenseurs de la LNH. Et c’est encore pire depuis la perte de Shea Weber.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada