Le Journal de Montreal

De nombreux parasites au parlement à Québec

Des exterminat­eurs ont été appelés une trentaine de fois depuis 2009

- ALEXANDRE ROBILLARD

QUÉBEC | Rats, souris, guêpes et fourmis : l’Assemblée nationale n’est pas à l’abri des infestatio­ns de vermine, montrent des documents sur les opérations d’exterminat­ion des dernières années.

Au total, 8494,73 $ ont été dépensés depuis 2009 pour les services d’une seule firme de gestion parasitair­e, indiquent des documents obtenus à la suite d’une demande d’accès à l’informatio­n.

Durant cette période, les exterminat­eurs se sont déplacés 33 fois pour débarrasse­r l’Assemblée nationale d’éléments indésirabl­es. Les interventi­ons contre les insectes rampants ou à ailes dominent le palmarès du prestigieu­x édifice, inauguré en 1886. Au cours des sept dernières années, leur présence non sollicitée a nécessité au moins vingt appels aux brigades antiparasi­taires.

LIEUX DE POUVOIR

Les données reçues indiquent également que les bureaux des plus hauts responsabl­es des pouvoirs exécutif et législatif ne sont pas épargnés. Le cabinet et le salon du président de l’Assemblée nationale ont dû être débarrassé­s de mouches et de lépismes argentés, respective­ment en juin et octobre 2013.

L’année suivante, un traitement contre les « poissons d’argent » a été nécessaire « à la chaufferie, dans les toilettes du soussol et du rez-de-chaussée » de l’édifice où se trouvent notamment les bureaux du lieutenant-gouverneur.

La présence de rats, souris ou rongeurs a nécessité au moins 10 appels aux exterminat­eurs durant la période de 2009 à 2017. Les rats sont mentionnés à cinq reprises dans les rapports d’interventi­on, dont quatre à l’extérieur du parlement.

Les exterminat­eurs se sont déplacés trois fois pour combattre la présence de souris.

BIEN TENU

Éric Nadeau, un exterminat­eur, s’est déjà rendu au parlement à quelques occasions dans le cadre de son travail.

« Ce n’est pas une place à problèmes : à Québec le parlement, c’est loin de ça. C’est une place qui est quand même très, très bien tenue. »

La présence de livres est une cause d’infestatio­n d’insectes. « Les poissons d’argent se nourrissen­t de colle. Tout ce qui est vieille reliure, vieille chose, il y a de la gestion parasitair­e pour qu’il n’y ait pas d’insectes. »

Selon M. Nadeau, le Vieux-Québec, voisin du parlement, est un quartier où les rongeurs sont plus nombreux, en raison de l’âge des édifices. « Il y a une bonne population dans ce secteur-là. »

Christian Beaulieu, directeur général du Centre antiparasi­taire du Québec, s’est étonné du nombre peu élevé d’interventi­ons bien que l’édifice compte deux restaurant­s.

« Ça ne tient pas debout ce nombre d’interventi­ons pour la surveillan­ce des parasites dans les cuisines. »

Selon M. Nadeau, les employés d’entretien de l’Assemblée nationale surveillen­t les lieux et contactent les exterminat­eurs au besoin. « Ils n’ont pas de contrat fixe. Ils ont des contrôleur­s à l’interne qui se chargent de vérifier les cuisines, les drains et les dessus de comptoirs. »

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PHOTO D’ARCHIVES Depuis neuf ans, les exterminat­eurs ont visité à 33 reprises l’Assemblée nationale, un édifice inauguré en 1886 à Québec. La facture totale s’élève à près de 8500 0.

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