Le Journal de Montreal

L’UDA se dit impuissant­e

- ROBERT PLOUFFE

La présidente de l’Union des artistes (UDA), Sophie Prégent, se défend de fermer les yeux sur le phénomène grandissan­t des policiers-acteurs.

« [Les dirigeants de l’UDA] font 100 000 $ et plus et ils n’en ont rien à foutre, de notre réalité », a lancé un comédien qui a requis l’anonymat, de peur de ne plus trouver de travail, et qui espère secouer les colonnes du temple.

Des sources du milieu artistique ont confié à notre Bureau d’enquête que le phénomène des policiers-acteurs se serait accentué à partir de la série Omerta, à la fin des années 1990.

En entrevue, Mme Prégent dit ignorer combien de policiers sont maintenant membres de son syndicat. « Il faudrait qu’on leur demande et nous ne le faisons pas. Pas juste avec les policiers, mais avec nos 8500 membres actifs », explique-t-elle.

L’UDA pourrait-elle soumettre des noms de ses membres aux producteur­s afin de favoriser les simples comédiens au détriment des vrais policiers ?

« On n’a pas le droit de faire ça. Je suis à la tête d’un syndicat qui défend des conditions minimales des artistes. Je ne suis pas là pour faire de la distributi­on de rôles, pas du tout », se défend Mme Prégent.

« ILS PRENNENT LA CHANCE »

L’entente de l’Associatio­n québécoise de la production médiatique (AQPM), qui encadre les téléséries et les films, n’oblige pas les producteur­s à recruter dans la banque des membres actifs de l’UDA.

« Les gens d’Aetios ou Zone3 ou Xcom ou Attraction, peu importe le producteur, s’ils trouvent un policier qui n’a pas de formation, mais qui sait super bien jouer, c’est eux qui prennent la chance de l’engager », ajoute Mme Prégent.

Le producteur et réalisateu­r Daniel Grou, mieux connu sous le pseudonyme Podz (19-2, Minuit le soir), engagerait souvent de véritables policiers sur ses plateaux. Il a été impossible d’obtenir sa position officielle puisqu’il est actuelleme­nt en tournage hors du Québec.

Selon des acteurs interrogés, plusieurs producteur­s préférerai­ent embaucher de « vrais » policiers parce qu’ils seraient plus malléables que les comédiens profession­nels.

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